Order of the Celestial Knights
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descriptionLes gouttes dessinent la rythmique du monde... EmptyLes gouttes dessinent la rythmique du monde...

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Plic... ploc...

Bon sang, voilà le retour du supplice de la goutte d'eau...

Plic... ploc...

Et soudain, un hurlement de douleur à vous en percer les tympans. Il hurlait depuis combien de temps? Une demi heure... SA voix était enrouillée, auréolée de gargouillis insoutenables. Les tympans de Seth résistaient depuis une demi heure, mais son cœur lui commençait à faiblir. Même un violeur, un assassin ou un homme sans cœur ne peut rester sourd confronté à de tels cris... C'est la souffrance élémentaire que cette voix porte, l'homme qui la possède n'existe plus... Seul le message. Mal. Tuez moi, je n'en peut plus. Juste écho de ce que son cœur lui hurlait depuis des années. On est jamais plus oppressé que lorsqu'on est seul avec soi même.

Plic... ploc...

Combien? Combien de temps? Les gouttes d'eau tombant dessinaient la rythmique du temps, battaient le rythme de la terre. Le temps n'existait plus. Il n'y avait plus que les hurlements de cet homme, et les gouttes qui tombaient.
Seth était dans un état second. L'état de l'attente, l'attente résignée. Il se doutait bien que lorsqu'un gargouillis plus fort qu'un autre se ferait entendre, lorsque le silence hurlerait enfin son chant victorieux annonciateur de mort, ca serait son tour de chanter pour son bourreau. Peur? Non. Juste un peu de tristesse. Il aurait bien voulu dire au revoir à James... Lui qui l'avait cherché pendant dix longues années, il trouvait cela vraiment odieux de re disparaître alors qu'ils s'étaient retrouvés il y a si peu de temps. A croire qu'il ne pouvait vraiment que faire souffrir les autres.

Plic... ploc...

L'arrière de son crâne le lançait. L'homme qui l'avait frappé n'y était pas allé de main morte. D'accord, il ne se laissait pas faire, d'accord, un de ses camarades se vidait aux pieds du brun, mais il vivait encore... Pourquoi avoir frappé si fort à l'arrière du crâne? Explosion de douleur, noir, et plus rien. Plus rien du tout. Même après avoir ouvert les yeux, Seth ne voyait rien. Il sentait. Il sentait qu'il avait mal. Il sentait le sang qui avait coagulé à l'arrière de sa tête. Sec, il ne dégageait plus d'odeur. Plus cette texture liquide et sirupeuse, plus cette odeur qui parfois lui donnaient envie de plus, beaucoup plus, non. Sec, il collait à sa peau et ses cheveux. En mettant ses mains devant ses yeux, il ne voyait que des vagues formes. Il avait toujours eu une bonne vue, il savait que ce n'était pas totalement lié à l'éclairage... plus qu'à attendre, hein?

Plic... ploc...

Attendre quoi? Qui? Que l'Homme cesse de hurler? Que la musique aqueuse du temps qui tombe cesse? Que ses yeux lui reviennent? Des pas... Des pas qui approchaient. Roulé en boule dans un coin du cachot, le plus sombre, mais aussi le moins sale, dos aux murs, et genoux ramenés contre sa poitrine, Seth attendait, ses yeux inutiles fixés sur un point invisible devant lui. Seth attendait.
Plic... ploc...

Tout ça parce qu'il se promenait sur les toits du palais...

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Cela faisait un moment que rien n'était arrivé de si surprenant. Rien d'autre que le routine ne déferlait sur les gardes. Des hommes ivres, des plaintes d'agressivité dans les tavernes, des petites querelles, des plaintes de vol. Ces petites choses qui pouvaient agacer pleinement les gardes et qui pouvait leur donner envie de répondre froidement aux habitants quelque chose du genre "Mais débrouillez-vous donc seuls !". Heureusement, ils n'en faisait rien. Que serait une cité où l'Ordre ne se souciait guère de la population qui, pendant cette période était souvent confrontée à quelques disputes. Aujourd'hui, le problème était de taille et cela avait excité (Pas de double sens) toute la garde, arrivant même à l'oreille de Sa Majesté, quelque peu furieux de voir le calme, qui revenait au sein du bourg, retomber en dessous de la moyenne acceptable. Isaac s'était doncdirigé dès qu'il eut appris la nouvelle, vers les cachots, là où était tenu l'homme qui avait suscité l'admiration de certains, et la panique d'autres.

Partout dans le château pouvaient parvenir des paroles comme " Marcher sur le toit du palais ! Quelle injure ! Mais où donc a-t-il été éduqué ! Je vais vous dire vous autres, je ne lui fait pas confiance à lui .... Le Roi devrait-être prudent à aller le voir. Peut-être est il envoyé par cette fameuse Élite". Une scène bien étrange. Une "horde" de gardes complètes était derrière le Roi afin de le protéger. C'est un sourire amusé qui flottait sur les lèvres du Souverain. Bien-sûr il connaissait les risques qu'il courrait si il allait voir, tout seul, le détenu. Le cortège descendit alors les escaliers jusqu'à atterrir en plein cœur de l'obscurité, là ou l'air frais vous faisait hérisser les cheveux et les poils de votre corps. Les hurlements déchirants ne changeait rien aux frissons vous parcourant inlassablement l'échine, vous arrachant de grands soupirs a vous en faire souffler vos poumons.

Tout d'un coup, le cortège s'arrêta, et on entendit la serrure tourner et déverrouiller, dans un claquement sec, la porte de la cellule. Cette dernière légèrement éclairée par une grille métallique fixée au plafond et qui laissait voir le ciel, présentait un jeune homme, en son centre. Ses poignets avaient été entre temps ferrés. Un garde était cependant bien arrangé. Isaac s'approcha de lui , constata son nez ensanglanté, mais surement pas cassé.

- Faites attention à vous ! Cette brute de ne se laisse pas faire !

Isaac approuva d'un signe de tête, appuyant doucement sa main sur l'épaule de la sentinelle qui avait enlevé son plastron, trop essoufflé pour pouvoir supporter plus longtemps cette carcasse de métal froid et horriblement lourd un instant de plus.

- Bien. Isaac regarda l'homme sérieusement, regardant la vingtaine de gardes qui étaient là à surveiller les évènements. Avec les pieds ferrés, le détenu n'allait sans doute pas pouvoir faire grand chose. Êtes-vous ignorant au point de ne pas savoir où vous êtes et pourquoi vous y êtes ? Que faisiez-vous ici, sur les toits du Palais ?

Première question histoire de voir si l'individu n'était pas trop étourdi par la blessure qu'il avait à la tête. Ces cochonneries pouvait même parfois occasionner des pertes de mémoires, qu'elles soit chroniques ou momentanées. Tout le monde espérait que le prisonnier puisse au moins décliner son identité et ses buts.

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Des bruits de pas approchaient bel et bien. Beaucoup de monde au vu du barouf qu'ils faisaient... Mais d'un côté, les memvres de la garde n'étaient pas réputés pour leur grand sens de l'élégance et de la discrétion... Remarquez, ca a son avantage. D'une part quand on ne veut pas être attrapé, on les entends de loin, mais, et ça pouvait avoir son importance en temps réel, ils donnaient l'impression d'être une armée là où il n'y avait que quelques personnes. Il ne manquait plus qu'un ou deux d'entre eux soient assez éméchés, et c'était un véritable concert de pachydermes qu'il leur offrait là. Toutefois, après avoir retranché les trente que le bruit apportait, il estimait le nombre à une grosse vingtaine... Grosso modo. Il ne se savait pas important au point de mobiliser vingt personnes. Un sourire ironique étira ses traits pendant que la porte de sa grille s'ouvrait dans un grincement désagréable. Décidément, l'était des geôles était déplorable. Les serrures mangées par la rouille étaient un enfer à crocheter, c'était fort irritant, ca prenait des minutes, et on en sortait les doigts révulsant de crasse.

"Cette brute ne se laisse pas faire!'

Seth haussa un sourcil à la limite de l'irrité. Il ne se laissait pas faire? Non mais il se foutait de lui en plus? Lorsque quelqu'un vous saute dessus sans prévenir, il faut faire quoi peut être? L'accueillir à bras ouverts et l'allonger sur la table pour lui faire des petits? Seth était constamment tendu, et quand il se sentait agressé, il attaquait, voilà tout. Mais surtout, c'était le terme "brute" qui le froissait un temps soit peu. Brute... On aurait tout vu! Est ce que c'était avec ses soixante-dix kilos tout mouillés qu'il faisait penser à une brute? Surtout qu'il avait été délicat lui, il avait faut attention où il plaçait ses coups, il avait fait en sortes de ne tuer personne... Et c'était lui la brute?! Sur le coup, il était bien tenté de leur montrer ce qu'une vraie brute faisait quand elle cognait... Mais il eut juste envie, il ne le mit pas en application, ou ne pensa le faire. Pas avec des yeux hors d'état.

Un homme parla, mais il ne prit pas la peine de lever les yeux vers lui, ni même de bouger ne serait-ce qu'un cil. A quoi bon de toutes façons? Il ne le voyait pas, et son crâne le lançait si il bougeait là tête. Et puis, c'était un petit geste pour montrer qu'il n'était pas totalement résigné, qu'il conservait encore sa fierté, même pieds et poings liés et aveugle.
Son interrogateur semblait jeune à sa voix... Et vu comment l'un de ses geôliers lui avait parlé, c'était un homme à responsabilité, pas un vulgaire soldat... un homme à protéger également, il n'aurait pas été crédité de la moitié du corps de garde dans sa modeste cellule dans le cas contraire. De là à savoir qui exactement... De lui se dégageait une odeur agréable, pas de rouille ou de métal... Ce n'était pas un garde, et si c'était un guerrier, il était habillé en civil. Il sentait le chien également, mais ça, ça ne lui servait rien dans ce cas là.

Un sourire ironique étira doucement ses traits lorsque la deuxième question acheva de résonner dans l'air, un nouveau hurlement posant de lui même le point d'interrogation, lugubre à souhait, tandis, qu'enfin, il consentait à lever la tête vers lui... Ou du moins l'endroit qu'il présumait être son visage. Il ne distinguait que de vagues taches de couleur reliées entre elles.

-Je suppose que si je vous répond que je cherchait un peu de tranquillité en allant observer les nuages de plus près, vous ne me croirez pas.

Et pourtant, c'était la stricte vérité. Le brun, lorsqu'il était en plein milieu de la cour, de ses fastes, de ses donzelles prétendument en chaleur juste pour le besoin de la manipulation, de ces hommes qui se prétendaient gentilshommes, bref, son milieu habituel - malheureusement il se disait parfois -, avait senti les prémices d'une crise d'agoraphobie, et avait opté pour la fuite. Seulement, tout le monde était en grande activité aujourd'hui, et partout où il allait, il croisait des gens, toujours des gens. Alors il avait craqué et pris le large au sens strict du terme. Les nuages étaient magnifiques, et de là haut, il avait un point de vue très intéressant sur le château et ses fortifications.

-Et vos geôles sont si accueillantes que je ne saurait les oublier maintenant que j'ai goûté à leur incommensurable confort.

Un nouveau hurlement et quelques gouttes qui tombent saluèrent comme il se doit la réponse à sa première question teintée d'ironie mordante. On lui avait ôté sa liberté et sa vue, il se battait avec de qu'il lui restait. Ses mots et son amertume.

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L'ironie. Toujours cette ironie qu'utilisent la plupart -Voir même la totalité- des prisonniers. Au bout d'un moment tout le monde finissait par s'y habituer. Néanmoins, à chaque fois c'était la même parade. "Quel magnifique séjour", "Il manque peut-être un peu de couleur, mais c'est parfait". On avait souvent envie de leur hurler au visage qu'ils ne méritaient que ça. Les coupables étaient châtiés pour leurs crimes plus ou moins grave. Comme le jeune homme présent devant le Souverain se promenait sur les toits, il n'aurait sans doute que quelques jours de prisons dans ces lieux horriblement inconfortables. Inconfortable ! Bien évidemment, vu qu'il s'agissait d'une prison, il ne manquerait plus que les bagnards aient une vie parfaite ! L'odeur du renfermé, de l'humide et parfois même du sang répugnaient même les gardiens des cachots qui étaient forcé de par le leurs responsabilités à rester là.

Isaac se racla la gorge. Il allait faire comme à son habitude pour faire avouer à son interlocuteur. Il claqua des doigts et les gardes amenèrent Ethan ainsi que de lourdes chaînes qu'ils frottaient volontairement au sol en un frottement macabre qui avaient pour but de semer la panique chez le détenu. Ethan arriva et comprit immédiatement ce qu'il avait à faire. Un grondement sonore puissant et grave s'échappa de la gorge du loup qui tournait autour de Seth.

- Jurez que ce que vous dites est bien vrai ...

Plus un son avant un long moment, Ethan continuait de tourner silencieusement autour de l'attaché, décrivant des cercles de plus en plus petits, le frôlant avant de s'écarter et de recommencer son manège.
Mais vraiment plus le moindre sons dans les cachots. Même la torturé s'était tût ... A croire que le glas funèbre allait retentir pour annoncer l'arrivée de la mort qui prendrait sous son aile un des bagnards tombé, amaigrit et marqué de bleus. Peut-être était-ce même pour le jeune homme accroché devant l'armada de gardes qui regardaient, muets comme des tombes, leur Roi et son compagnon faire.

Les gouttes d'eau continuaient à se heurter au sol en une mélodie simple. On entendait au fond des couloirs les geôliers qui avaient repris leurs incessantes menaces pour faire travailler les condamnés aux travaux forcés. Il y avait de ça longtemps que tout prisonnier condamné avait abandonné de hurler à l'aide, les gardes ne se laissaient de toutes façon pas amadouer. Isaac soupira. Il tourna autour de son prisonnier avant de poser ses mains gantées sur l'arrière de son crâne.

- Apportez de l'eau, les plantes médicinales et un bandage. Il s'adressa alors à Seth. Nous allons soigner votre blessure ...

descriptionLes gouttes dessinent la rythmique du monde... EmptyRe: Les gouttes dessinent la rythmique du monde...

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Raclement de gorge. Raclement de chaînes. Cliquetis sur les pavés... Des chaînes, des fers sans doute, son interlocuteur avait des glaires, et à présent, il y avait un chien qui s'était ramené. Un gros chien, vu le bruit que fit sa cage thoracique lorsqu'elle se mit à vibrer. Oui, un très gros animal... Qui sentait le chien à plein nez, et qui, vu les déplacements d'air qu'il fit lorsqu'il se mit à tourner autour de lui était peut être un peu plus gros qu'un gros chien... Enfin, il avait les yeux bandés, sans doute étais-ce juste une impression que lui donnait sa cécité. Les chaînes raclant sur le sol lui filaient encore plus mal à la tête. Voilà qu'on torturait les gens avec du bruit. Peur? Non, pas trop.Ce n'était pas comme si il avait quelque chose à regretter. La vie? A ses yeux, il était mort il y a de ça dix ans. Son titre? Il se l'était créé de toutes parts. Ses amis? Le seul qu'il regrettait, c'était James... Mais personne n'est irremplaçable, n'est ce pas? Il aura tôt fait de l'oublier. L'avantage quand on ne vit pas, c'est qu'on ne peine pas à mourir. Avantage indéniable. Chair à canon parfaite. Pardon? Il aurait dû porter plus d'attention à sa vie? Pour quoi faire, il n'en voulait pas. Il ne désirait rien, n'espérait rien. Pourquoi continuait-il d'avancer alors?

Il haussa un nouveau sourcil et se mordit l'intérieur des joues pour ne pas envoyer son "juge" bouler purement et simplement. Bien sûr, il racontait cela juste pour le plaisir de faire de jolies petites histoires, on le savait tous!

-Je le jure.

Clair, net, précis, concis, sans ironie mordante, ou du moins trop violente ni mépris apparent. Seth faisait des efforts méritoires, même si il se doutait bien qu'ils ne seraient pas récompensés de sitôt. Il en avait envie... oh oui, il avait envie de lui balancer ses quatre vérités, de lui dire ce qu'il pensait de ce monde, de ce pays, de ces putains de larves qui se traînaient au pieds du roi qui était, apparemment son cousin, même si il se gardait bien de le crier sous les toits, tenant à sa tranquillité et à son anonymat. De toutes manières, on le croyait mort, et il se voyait mal, très très mal implorer pour sa survie en arguant une quelconque affiliation avec le souverain en place, surtout que la dite affiliation était très, très éloignée. Il en avait ras le bol des nobles, de leurs hypocrisies et de leurs manières ampoulées et vides de sens et émotions. Il en avait marre de tuer, marre de vivre, marre de tuer pour ne pas vivre, marre de ce putain de chien qui lui tournait autour, il a faisait des courants d'air, et il était véritablement frigorifié. Depuis son réveil il avait froid, et le jeune homme avait toujours été très rapide à se refroidir. Voilà que se joignant au balais du chien promeneur, l'Homme s'était joint à la partie, lui tournant autour, tandis que Seth ne pouvait en deviner que les ombres confuses.

Qu'est ce qu'il lui fallait de plus? Une confession en quatre exemplaires, avec les voyelles en rouge et les consonnes en vert? Il sentit ses doigts effleurer son crâne, et plus précisément la croûte qui s'y était formée. Il ne l'avait vu venir ni ne l'avait deviné. La réaction fut immédiate et involontaire. Totalement involontaire. Lorsqu'il se sentait menacé, le brun agissait à l'instinct. Sa tête s'écarta vivement de ces doigts qui n'étaient, à l'origine, venus que pour l'ausculter brièvement. Seulement, étant placé juste contre un mur, ce qui devait arriver arriva, et sa tête fit connaissance avec le mur dans une explosion d'étoiles derrière les paupières que le brun avait fermées au moment de l'impact. Un gémissement de bête blessée, ce qu'il était soit dit en passant, lui échappa tandis qu'il se recroquevillait sous la douleur.

-Ne... Me touchez pas...

Sa respiration était sifflante, légèrement entrecoupée tandis qu'il essayait de juguler les éclairs de douleurs qui se répandaient dans tout son crâne et ses oreilles qui tintaient désagréablement. Comme les chats, il préférait amplement crever dans son coin, seul. Surtout seul. Déjà que Seth appréciait moyennement d'être touché par des étrangers sans qu'il ne soit prévenu, qu'il soit en plus aveugle, blessé, et en plus attaché n'arrangeait rien, bien au contraire, et il avait vraiment pris l'effleurement de ces doigts sur son cuir chevelu comme une menace réelle et tangible...Et il le payait bien à présent. Maintenant... maintenant qu'il s'y attendait plus, ça devrait passer mieux... Allez, serre les dents Seth... Ils repartiront bientôt...

Ou pas.

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Isaac haussa les sourcils. Si cette plaie s'infectait, le jeune homme allait mourir, ce qui n'était pas non plus le but de la prisons pour les personnes ayant étaient punies légèrement. Isaac continua tout de même, faisant attention à la plaie qui commençait à s'encrasser. Il est vrai que les cachots n'étaient pas le meilleurs endroit pour lutter contre les infections. Isaac attacha avec des fers les pieds de son prisonnier et libéra ceux-ci des étaux fixés au sol.

- Laissez vous faire.

Isaac empoigna doucement mais avec fermeté le bras de Seth et le tira hors du cachot, faisant attention dans les escaliers pour que celui-ci ne trébuche pas. Il l'amenait à l'infirmerie, toujours attaché, Seth semblait trop fatigué pour faire n'importe quel mouvement. La chaleur du soleil revenait sur la peau du Souverain et du détenu par les fenêtres larges. La salle de soin était grande et bien aménagée.

Les guérisseurs allaient et venaient, classant des antidotes, des baumes et divers autres médicaments à base de plantes plus ou moins rares. Dans une salle jouxtant celle ci étaient installés les lits des blessés et malades. Ils étaient vides pour le moment. Les épidémies avaient disparue et les guerres n'étaient pas parues depuis plus d'une dizaine d'année ... Le roi se tourna alors vers Ethan qui savait pertinemment qu'il n'avait pas le droit d'entrer. L'animal était propre et en bonne santé mais il était probable qu'il transporte des parasites qui pourrait contaminer les lieux.

- Bien ... Si vous avez mal ... Je peux vous donner ceci ... Il lui tendit à ce moment là un fin morceau de caoutchouc propre qu'il lui plaça dans les mains dans le but , bien sur, de le caler entre ses dents et de serrer les mâchoires lorsqu'il aura mal (et pas pour autre chose !). Encore une chose .... J'espère que vous ne tenez pas à vos cheveux ....

Le Souverain passa un tissu propre et chaud contre la plaie du jeune homme histoire d'éponger le peu de sang qui n'était pas encore totalement sec avant d'y appliquer un peu d'eau pour laver brièvement les cheveux collés. Dans tout les cas, il faudrait couper -pour ne pas dire raser ... voir même arracher- les cheveux plantés sur les parois de la blessure. Le pauvre brun n'avait pas finit de souffrir.

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Bon. Il avait bel et bien prévu qu'ils partiraient. La seule chose qu'il n'avait pas bien calculée, c'était qu'ils partiraient avec lui. En sentant les fers se refermer sur ses chevilles, il aurait pu se douter qu'on lui voulait quelque chose de plus que de se laisser mourir dans les cachots. Enfin, il était en train de convaincre sa tête qu'elle n'était pas une grosse cloche et qu'elle devait cesser de sonner à tout va, alors forcément, c'était difficile de se concentrer sur tout dans ces conditions. Il n'essayait pas de se justifier, mais on pouvait tout de même dire qu'il avait le droit à des circonstances atténuantes, non? Juste un peu. Son "laissez vous faire" le dérangea quelques peu, mais dans la position où il se trouvait, il n'était pas trop en état de protester, alors il s'était contenté de se laisser lever, de vaciller très dangereusement, et de tenter de le suivre. Je dis bien tenter, parce que ces saletés de carreaux, et bien elles tentaient à chaque fois de le faire tomber, parce que ces saletés de carreaux, et bien elles étaient pas droites. Si si, je vous assure, elles étaient pas droites. Et ces putains de chaînes faisaient exprès de s'accrocher aux joints du sol juste pour le plaisir malsain de le faire tomber. Quelques fois, il avait vu sa dernière seconde, ou du moins sa première chute arriver, mais grâce à son intervention, plutôt crever que de demander de l'aide, ça n'était pas arrivé.

Oui, son intervention. Parce que n'oublions pas que Seth est un petit peu magicien à ses heures. Alors lorsqu'il sentait que l'appel de Newton se faisait trop fort pour lui, il avait utilisé la maîtrise de son élément pour créer une résistance. Rien de bien méchant ou de très impressionnant. Juste un point d'appui pour deux doigts ou un bout d'épaule, rien de très significatif vu comme ça, et pourtant, c'était largement suffisant pour rétablir son équilibre. Le brun aurait sans doute pu s'échapper depuis longtemps, seulement, il tentait de préserver encore un tant soit peu sa couverture, et de plus, il savait pertinemment qu'avec un sens atrophié comme c'était actuellement le cas, il ne lui aurait servi à rien, car même pas après avoir fait trois pas, il se serait déjà fait recueillir au vol. Et la première fois lui avait suffit.

Une forte odeur de propre, d'antiseptique et très vague de sang nettoyé à la javel lui appris qu'il avait très probablement pénétré dans une infirmerie, ou quelque chose d'approchant. Automatiquement, il se mit à se crisper, et la seule raison pour laquelle il n'en sortait pas en reculant, c'était parce qu'il avait le gros chien sur les talons. Qui dit infirmerie dit patients, donc blessés, et automatiquement sang. Or, il arrivait à Seth de réagir de manière tout à fait bestiale en présence de sang. Seulement, pris entre le marteau et l'enclume, ou dans ce cas, entre l'animal et le médecin, il dut bien choisir, et gagna une couche à tâtons, sur laquelle il s'assit maladroitement.

- ... Ben... Si, justement, j'y tiIIIIIIEEENS!!

Oui, ce moment correspondait plus où moins à celui où il avait commencé à nettoyer ses cheveux, et donc lorsque de l'eau froide lui avait coulé dans la nuque. Ben oui, ca faisait froid. Et ne rien voir décuplait les sensations.

-... Sinon on touche pas, hein? é_è?

Étrangement, il n'aimait pas avoir mal, et il ne voulait pas non plus qu'on lui coupe les cheveux... On se demande tous pourquoi, hein? Le brun soupira. Puisqu'il les avait mi-longs, et que c'était à l'arrière du crâne, ça ne se verrait pas trop... Une chance déjà qu'ils soient assez fins et que du coup ils soient faciles à nettoyer, et à débarrasser du sang... Il posa ses menottes sur le lit et se frotta les poignets pour réactiver la circulation sanguine.
...

Comment ça il était sensé être menotté?

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Isaac laissa faire le guérisseur. Avant d’appliquer la magie pour la plaie, il fallait déjà vérifier si toutes les sales bestioles se promenant dans l’air, sur la pierre froide du cachot ou sur le sol n’avait pas fait du corps de Seth un nid douillet pour s’y développer et donner ainsi naissance à toutes sortes de maladie imaginable. On appliqua alors un baume après avoir maintenue les cheveux du blessé avec de petites croches de métal – stériles, bien sûr-.

-Hm … J’essaie de faire de mon mieux jeune homme.


Le médecin prit alors un ciseau et coupa doucement les cheveux trop proches de la plaie. Il y avait ainsi, pour une plaie faisant bien environ 4 centimètres de long, un fin filet dégarnie, dont les cheveux n’étaient longs que de quelques millimètres. Après avoir poussé un soupir, le chirurgien appliqua alors quelques gouttes d’alcool à l’intérieur de la plaie. Il massa ensuite avec précautions les contours de la plaie, laissant le liquide pénétrer dans son sang. A première vue, la blessure était assez conséquente.

-Avez-vous mal si j’appuie … Ici ? Il appuya assez fortement à un point précis au dessus de la plaie, là où pourrait se former éventuellement une légère fêlure de l’os.

Plus rien ne bougeait, seulement le médecin qui allait et venait entre les plateaux où étaient disposés les outils. Bien. Malheureusement, les mages experts en médecine n’étaient pas disponibles sur le moment (Gnéhéhéhé), il fallait donc faire avec les moyens du bords. Une fois le métal chauffé au blanc, les cheveux écartés et tout le matériel écarté de Seth au cas où il courrait comme un dératé en hurlant de douleur dans toute l’infirmerie, on lui mit le bâton de caoutchouc entre les dents, il en aurait besoin. Oh ça oui ! Et dans peu de temps. Isaac regardait en se mordant la lèvre le fer brûlant s’approcher du crâne de Seth.

Il allait hurlé … C’en était sûr et certain ! On ferma la porte et les fenêtres, laissant le temps au jeune brun à se préparer mentalement.

-Tenez bon ! Ça ne sera pas long ….

Et à cet instant précis, le fer entra en contact avec sa peau, faisant gicler un peu le sang coagulant, les chaires crépitant un peu, l’odeur de brûlé n’aidant en rien, donnant au souverain la soudaine envie de vomir devant ce spectacle morose.

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Seth s'était efforcé de ne rien dire, ne rien faire durant les soins. Il n'avait même pas tressailli lorsqu'on lui avait tripoté la blessure, coupé les cheveux et autres tortures "pour son bien". Non, il avait été un patient exemplaire, sagement assis en tailleur attendant qu'on daigne le laisser enfin en paix. Rien de rien, même pas un soupir ou un cri, il avait adopté l'immobilité caractéristique d'une statue et il s'y tenait. Inutile de préciser qu'il avait eu du mal, beaucoup de mal à s'y tenir. Il n'avait rien dit, n'avait rien fait, s'était contenté de répondre par l'affirmative à sa question, et retourner se murer dans son indifférence, du moins de façade.

Seth était accoutumé à la douleur, c'était, depuis le temps, devenu un compagne imposée avec laquelle il fallait traiter. La douleur physique, aussi bien que morale. C'était de cette manière qu'il continuait de supporter ces saletés de courtisans, sa situation de sans terre et sans âme sommes toutes, ses travaux, le poids de toutes ces vies qu'il avait ôtées, ses angoisses, sa fatigue, et les coups qu'il recevait immanquablement. A force, il savait comment se retirer au fond de soi, s'extraire de son propre corps, subir les évènements avec une indifférence totale. Enfermé dans ce brouillard qui le coupait de lui même, il devenait entièrement passif, et ne ressentait la douleur que comme un élément dérangeant qui refusait de partir. Désagréable, mais supportable.

Seulement, sentir la chaleur dans son dos de ce fer qui allait cautériser sa plaie, sentir l'odeur de ce fer, légère, presque imperceptible, c'en était trop, même pour son self control et sa muraille de glace. Il savait ce qui allait arriver, il savait qu'il allait souffrir... Et pourtant, il ne tentait pas le moindre geste de fuite, ne laissait trahir la moindre peur ou inquiétude. C'est avec un air indifférent qu'on lui appliqua le fer sur sa plaie.

Éclair brûlant, douleur intolérable...

Seth mordit violemment le morceau de caoutchouc, il le mordit à s'en déboîter la mâchoire. La souffrance était insupportable, l'odeur écœurante. Il entendait les chairs crépiter, avait même presque l'impression de les sentir se racornir, brûlées. Derrière ses paupières serrées à s'en faire mal, il avait l'impression de voir des éclairs de lumière , de les sentir transpercer ses pupilles.

Et puis soudain, plus rien... La présence de son médecin, de son bourreau avait disparut... Ou disons plutôt qu'une lame invisible l'avait soufflé et propulsé à l'autre bout de la pièce, lui et son maudit fer. Sous le coup de la douleur, il avait agi par instinct de survie, et avait utilisé son don pour "balayer" les menaces.
Mais évidemment, fournir un tel effort lorsqu'on est blessé, et que le cœur s'emballe, ce n'était pas gratuit, loin de là. Et le résultat y était. Seth Vacillait dangereusement, les yeux vides, à deux doigts de tomber de sa couchette, et son morceau de caoutchouc dans lequel s'étaient imprimées les marques de ses dents tombé depuis un moment.

Il n'avait pas crié.

Au moins l'honneur était sauf. Il ne savait pas combien de temps il resta comme ça, complètement déconnecté. Sous le choc, il avait sombré dans l'inconscience. Le brun sursauta, et gémis, ce simple mouvement ravivant chez lui sa migraine. Il resta quelques instants encore, égaré, ne sachant plus du tout où il était, avant de se souvenir, et se crisper automatiquement, attendant qu'on lui ressaute dessus pour l'assommer de nouveau et le renvoyer dans cette cellule de malheur. Entendant un déplacement d'air et le froissement caractéristique de tissus non loin de lui, il demanda d'une voix un peu tremblotante:

-Vous allez bien?

Il ne se souvenait plus trop de ce qu'il avait fait, de ce qu'il était passé. Il se souvenait d'une sensation de douleur insupportable, d'un rejet violent, d'un vide et d'un brui de chute... Puis rien, un blanc total. Il espérait qu'il n'avait pas fait trop de dégâts...

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Isaac constata les faits en quelques secondes à peine. Il n'avait rien vu venir, il ne s'y attendait en rien. Au moins, il savait que Seth maniait la magie et avait une force considérable. La vague qui avait envoyé valser le médecin dans le mur, le faisant aussitôt lâcher les cautères que le Roi lui même ramassa pour éviter que la salle ne prenne feu, avait semer une pagaille horrible. Plus de la moitié des outils étaient éparpillés parterre, Isaac regarda toute cette pagaille après avoir toisé le blessé sous l'effet de la colère et de la surprise. Le médecin titubait, essayant de se redresser seul, se tenant au mur. Quelques fractions de secondes après avoir était expédia contre la paroi, toute une flopée d'instrumentistes et autres apprentis médecins s'étaient précipité vers le guérisseur, l'aidant à se soutenir malgré le fait qu'il rechignait en répétant que tout allait bien. Heureusement, il n'y avait pas eu trop de dégâts importants.

Tout ce beau petit monde regardait maintenant Seth, toujours assis sur la table d'opération. Isaac le fixa. Bien sûr, il ne pouvais pas lui en vouloir. Il aurait dû se douter de facultés magiques et euthanasier un minimum la zone de cautérisation, voir même imposer un sort de neutralité à Seth pour lui empêcher d'utiliser ses pouvoirs.
Encore une fois, il ne valait mieux pas trop l'importuner. Isaac savait dorénavant à quoi s'attendre de la part de cet individu.

- Je pense que nous allons oublier la cautérisation ... Sous peine d'empirer la blessure plus qu'autre chose.


Effectivement, le décollage trop rapide du fer blanc avait arraché de la peau et la blessure recommençait à saigner. Tout ce travail pour rien. Il ne restait plus qu'a envisager la suture.

On apporta du fil assez rigide, une aiguille spécial dont la forme différait de celle des autres aiguilles utilisées pour la couture ou par les selliers. Isaac récita quelques brèves paroles, comme une prière en intimant à on ne sait quelle divinité d'empêcher une catastrophe comme celle qui s'était produite un peu avant. Il ne fallait pas sous-estimer ce type. Qui sait ce qu’il pourrait provoquer, après tout, il avait faillit tuer un homme devant les yeux du Roi. Qui sait si il aurait pu tuer le Souverain par la même occasion. Soudain, plus personne ne bougea.

- Avant toutes choses…. Souhaitez-vous être endormis localement ou bien rester conscient de la douleur ?


C’était la une question très importante et qui plus est, éloquente. La douleur n’allait certainement pas être aussi forte que celle de la cautérisation, mais elle allait tout de même être présente. Ainsi il ne restait plus qu’a espérer. Tout ce qui devait se produire dan s la tête du blessé devait-être résumé à « Mais quand vont-ils enfin cesser de me torturer ? « . Il n’y avait malheureusement pas de réponses correcte à cette demande. Pauvre jeune homme. Il n'en avait pas encore fini avec l'infirmerie.

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Lentement, comme si elle avait été dégelée, la douleur avait brusquement afflué vers son système nerveux. Encore une fois. Maintenant, il ne fallait plus dire quand il avait mal, mais plutôt l'inverse sous peine de faire de lassantes répétitions somme toutes totalement inutiles.
Le brun haletait, les yeux légèrement vides. Il sentait que son esprit n'attendait qu'une seule seconde de relâchement pour sombrer dans l'inconscience, et lutter contre cet appel se faisait d'autant plus dur que l'oubli était porteur de la promesse de la fin de toutes ces souffrances. Mais en même temps, il ne pouvait pas de permettre de tomber dans les choux une nouvelle fois. Il était en terrain hostiles, entouré d'ennemis potentiels, et dans une position que le terme désavantageuse pour la décrire serait un bien triste euphémisme. Il avait peur que si il se laissait aller, il se réveille à nouveau en cellule, voire pire. Sans doute pire. Seth avait toujours été d'un naturel craintif... Enfin, toujours peut être pas, mais depuis dix ans, en tout cas, il l'était assurément, doublé d'un pessimiste forcené. Fervent défenseur de la loi de Murphy, il était persuadé que le pire tomberait, et pour l'instant, c'était bel et bien ce qui arrivait. Il était confiant, le pire arriverait encore.

Quand on parle du loup, le voilà qui sors du bois... Une armée d'infirmiers, aides-soignants et que savait-il encore venait de débarquer, ces incompétents n'essayaient même pas de marcher au pas, pour soigner leur camarade tombé au combat. Les pulsations lancinantes que son cœur affolé envoyait dans ses veines, et donc dans sa tête, la sensation déchirante de la peau arrachée, la cacophonie assourdissante à ses oreilles d'aveugles, tant de choses qui empiraient son mal de tête et qui lui donnaient envie de se taper la tête dans les murs, si seulement ce n'avait pas été fait... Seth se prit la tête entre les mains, voulant ainsi faire cesser le tremblement qui l'agitait inlassablement, disloquant ses articulations, et s'isoler de ce monde sombre, douloureux et bruyant. Effrayant.
Ne rien voir était handicapant. Ne rien voir, et souffrir en même temps virait à la torture psychologique pure et dure. Il entendit un silence aussi lourd qu'une montagne. Ses bourreaux s'étaient repris. Sa torture allait recommencer. Son cœur s'emballa à nouveau. Le bruit était une torture. Le silence un enfer. Et Seth? Lui il voulait mourir pour qu'on le laisse enfin tranquille.

Il se crispa soudain lorsqu'il se rendit compte que ses doigts étaient souillés du poisseux de son propre fluide vital. Sa respiration s'emballa, se faisant plus heurtée. Le sang l'excitait. Seth haïssait cet état d'euphorie démente dans lequel l'odeur, la couleur et la texture de ce liquide le plaçaient. Il détestait les cris d'agonie, et surtout le plaisir jouissif que la vision d'un liquide vermeil s'écoulant sur le sol provoquait en lui.
Son souffle était heurté, ses joues rouges, et des larmes de rage perlaient à la commissure de ses yeux. L'espace d'un instant, il voulut agresser encore l'un de ces opportuns à côté qui ignoraient tout de sa situation, juste pour qu'il se fasse larder de coup d'épées et crève en se noyant dans son sang parce qu'il était jugé trop dangereux. Mais il fut forcé d'écarter ce fantasme de son esprit, risquant de le mettre en application de seconde en seconde.

-Par sécurité, il vaudrait mieux qu'on m'évite d'être trop conscient...

Il n'était plus capable de retenir les accents désespérés de sa voix. Pas plus que ses tremblements, ou la crispation de ses mains autour de ses bras, faisant qu'il avait de nouvelles griffures à ajouter à sa liste de blessures. A force d'avoir mal, il ne ressentait plus. Enfin, si. Mais de manière totalement désincarnée. Il la sentait, mais avait l'impression que cette douleur passait au travers d'une gangue de coton avant de l'atteindre. Son horreur grimpa d'un cran lorsqu'il se rendit compte que ce voile protecteur n'était rien d'autre que les prémices de sa frénésie.

-Sinon, plantez moi un scalpel dans la gorge... Ça évitera des ennuis ultérieurs...

A situation désespérée, requête désespérée. Seth bougea lentement ses doigts, faisant ainsi remuer ses ongles dans sa propre chair. De ce geste naquit un nouveau frisson douloureux, mâtiné à son grand désespoir de plaisir. Oui, tuez le par pitié...

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