Order of the Celestial Knights
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description- Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch] Empty- Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch]

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Ten Years Ago...



La journée est agréablement ensoleillée et chaude. C’est un fait d’ailleurs étonnant pour la saison. Après tout, nous sommes en avril et, comme le dit l’expression populaire qui circule dans les bas-quartiers : « En avril, ne te découvre pas d’un fil ». Pensée somme toute un peu idiote, mais surtout inutile pour la température actuelle. Le soleil tapait étonnement fort, à tel point qu’il devenait presque ardue de rester une trop longue période loin de l’ombre fraiche. Par bonheur, les propriétaires des lieux et leurs quelques invités avaient le privilège de pouvoir être protégé par une fine et délicate toile de tissu blanc, tendu au-dessus de la terrasse. Utile pour profiter de la chaleur filtrant à travers les fibres sans pour autant être étouffé par celle-ci. La porcelaine fine et blanche semblait renvoyer en écho les rires et les discussions animées, les dispersant tel d’invisible gouttelettes de son pur. Cette joie partagée et non-dissimulée se partageait la place avec de doux parfums floraux. Des notes sucrées dégagées par les scones, les fraisiers, les castillas au champagne et autres douceurs rivalisaient avec les senteurs d’agrumes du thé Darjeeling noir, mais ne pouvait que s’éclipser honteusement devant le parfum enivrant des camélias rouges et des lys blancs qui parsemaient la table, qui eux-mêmes ne faisaient que contribuer à mettre en évidence la blancheur toute aussi immaculée de la nappe délicatement brodée. En un mot comme en cent : La scène est idyllique. On la croirait toute droite sortie d’un rêve ou d’un conte de fée. Tout le monde rit, sourit. Dans un coin légèrement à l’écart les rares hommes débattent philosophiquement sur l’avenir du pays. Débat auquel leurs femmes participent activement, redoublant de culture et de connaissances insoupçonnées pour celles que l’on serait tentait de qualifier d’écervelées, ce qui était évidemment loin d’être la vérité. Soudain, une mélodie s’élève dans les airs, faisant taire même les discrets moineaux et autres hirondelles se prélassant dans la petite fontaine. Un superbe morceau de violon, s’échappant de la fenêtre ouverte du premier étage, juste au-dessus des convives. La maitresse de maison reconnait là Zigeuneirweisen, le célèbre morceau de violon. Elle sait qui en joue et cela la remplie de fierté. Mis à part quelques rares fausses notes diffuses, les accords sont parfaits. Une jeune femme élégante et distincte, abritée par une délicate ombrelle relève doucement son visage de porcelaine vers la fenêtre. D’une main, elle écarte les quelques mèches noires corbeaux de sa chevelure de poupée et commence à chanter par-dessus l’instrument. La voix enchanteresse et douce est aussi claire et pure que de l’eau de roche. Tout le monde s’arrête de parler, tournant la tête vers elle ou la fenêtre. Tous affichent un léger sourire serein et amusé. Oui, la scène est vraiment belle. Comme à chaque fois.

Les Garden Party organisées en petit comité chez les Nightfield étaient toujours aussi réussis. L’hospitalité et la gentillesse chaleureuses des hôtes forçaient le respect et une sympathie immédiate. Aujourd’hui, personne ici présent ne sera plus capable d’effacer ce superbe après-midi de leurs mémoires. Ils s’en souviendront jusqu’à leurs vieux jours. Un froid soir d’hiver, alors qu’ils seront à leurs crépuscules, ils évoqueront d’une voix faible mais heureuse le souvenir de cette journée si plaisante. Ils diront à leurs enfants, leurs petits-enfants, quel point il étaient regrettable qu’aucun d’eux n’ai jamais pu un jour avoir la chance et le plaisir de passer un tel moment, avant de s’éteindre doucement le sourire aux lèvres et des images rassurantes dans les yeux…

Là-haut, à l’étage, un jeune homme, debout à a peine un mètre ou deux de la fenêtre. Les yeux mi-clos, il est concentré sur sa musique. En bas, il entend la voix de la jeune femme et, loin de le gêner, cela l’incite à jouer encore mieux. Il laisse les cordes produire ce son si beau, malgré quelques accros. Quelques rayons de l’astre solaire lui réchauffent le dos mais il ne pense même pas à se dire que c’est une sensation agréable. Il arrive au moment critique de la portée. Le moment de paroxysme du morceau, qui semble retranscrire le tintamarre assourdissant d’une bataille après le calme d’un solo de piano qui aurait du se trouver là. L’exercice semble tellement ardue qu’une goutte due sueur perle sur son front et se fraie un chemin le long de sa joue. La musique gagne en intensité, inlassablement. Et soudain, c’est la fin. La note finale, qui est comme une libération. Ce n’est pas pour rien que dans certaines contrées, ce morceau est appelé « Le Trille du Diable »… Le jeune homme expire un grand coup, essoufflé. Le silence qui s’était installé pendant à peine deux ou trois secondes fit place à des applaudissements généreux provenant du jardin. Il s’approche de la fenêtre et salut tout le monde d’un air quelque peu gêné et timide. Le genre d’air qu’il le dérange car le forçant à abandonner son masque de silence et d’inexpression. Une voix dans son dos lui rappelle qu’il est en plein milieux d’un cours, et qu’il n’aurait qu’à aller se divertir plus tard. Son professeur est sévère. Gentil et compétent mais sévère. La soixantaine bien avancée, ses cheveux grisonnants et ses petites lunettes rondes le font ressembler à une sorte de renard dans l’esprit de Gilbert. Le Professeur s’énerve faussement, déplorant le fait que son élève soit si désinvolte et passe son temps à se cacher pour échapper aux cours de violon. Cela le désole d’autant plus que Gil est doué. Très doué. Et comble du paradoxe, Gilbert aime le violon. Il aime en jouer. Il adore ça même. Il aime les cours aussi. Mais quand il sèche, ce qu’il fait d’ailleurs bien moins souvent qu’avant, c’est plus par principe qu’autre chose.

Après que le Professeur lui ai expliqué ses fautes, qu’il se devrait d’éviter à l’avenir, il lui montra un nouveau morceau, s’installant pour écouter le jeune violoniste. Malgré tout, ils furent coupé avant de pouvoir commencé quand on toqua à la porte et que sa mère entra, s’excusant d’un sourire poli et d’une voix douce.[/color]

- Monsieur Luberier ? Veuillez m’excuser d’interrompre votre leçon mais Gilbert à de la visite.

[color=white]Le Professeur acquiesça en une galante révérence et pris congé après avoir déclaré que de toute façon, ils avaient assez travaillé pour aujourd’hui. Gilbert rendit un gentille sourire à sa protectrice, qui était l’une des rares à avoir le privilège de pouvoir voir le sourire doux et innocent du fils qu’elle avait adopté il y a des années de cela. Celui-ci hocha la tête pour lui faire comprendre qu’il arrivait et, après le départ de Lisa Nightfield, il entreprit de ranger soigneusement le violon. Une fois fait, il descendit rapidement au rez-de-chaussée, saluant les quelques domestiques et bonnes qu’il croisé sur son chemin. Il avait toujours été respectueux et poli envers le personnel, ce qui faisait de lui une personne appréciée parmi ces derniers. Une fois en bas de l’escalier, il se dirigea vers l’un des petits salons annexes, nombreux dans cette demeure immense. Au passage, il salua la jeune fille aux cheveux noirs lorsqu’il passa devant la porte vitrée menant aux jardins. Elle lui rendit la salutation d’un signe de tête poli et d’un sourire qui se voulait trop charmeur pour être innocent… Gilbert n’y fit pas plus attention que ça, et il entra dans la pièce où on l’attendait. D’un coté, il était curieux. De l’autre, il savait qu’il n’y avait pas beaucoup de surprise à avoir. Il savait déjà que le choix de la personne dans la pièce pouvait se limiter à quelques rares choix. Parmi eux, son meilleur ami Oz, une ou deux connaissances un peu plus proches que les autres, ou encore, peut-être bien un jeune prince qu’il avait rencontré totalement par hasard un soir de décembre…


Dernière édition par Gilbert Renoir Nightfield le Lun 26 Oct - 22:49, édité 1 fois

description- Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch] EmptyRe: - Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch]

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~*~

Les journées se radoucissent peu à peu et les jours se font plus cours. C’était la fin d’une longue et dure journée. Un jeune homme aux cheveux ébène arrive sur le seuil de sa demeure, une maison coquette et bien entretenue. Lorsqu’il entre dans le hall, il est immédiatement accueilli par la voix chaleureuse de la personne qui est la plus chère à son cœur, sa petite sœur. La jeune fille est aveugle mais lorsque son frère la salue, elle sait toute suite qu’il est exténué. Ils dinent en tête à tête comme à l’accoutumée. La jeune fille nommée Nanaly lui raconte sa journée qui c’était résumée à profiter des derniers rayons de soleil en compagnie d’une amie venus lui rendre visite. Elle est joyeuse et douce, son rire réchauffe le cœur du jeune homme. Une fois le repas terminé, le jeune chevalier quitte la pièce pour se rendre dans un petit salon. Sa sœur sait qu’il est fatigué et ne le retient pas lorsqu’il dépose un baiser sur son front.

Le petit salon ressemble plus à une bibliothèque qu’à une salle de séjour. Les murs sont entièrement recouverts par de larges étagères où reposent une multitude d’ouvrage. Un seul pan de la pièce a été épargné car il supporte une cheminée au dessus de laquelle est accrochée une pendule. Le jeune homme prend un livre au hasard et s’installe dans un des sofas qui se trouvent dans le salon. Il déboutonne légèrement sa chemise prenant ses aises dans la pièce où règne une douce chaleur et s’adonne à une activité qu’il apprécie énormément : la lecture d’un bon roman en écoutant le bois craquer et crépiter dans la cheminée. Il reste la plusieurs minutes qui se transforment en heures. Le son grave de la pendule le tire de sa lecture et surtout de son demi-sommeil. Ses yeux améthyste fixent les aiguilles de l’horloge et sa main laisse choir son livre sur le sol. Son regard ne peut se détacher de la pendule mais son esprit lui navigue déjà sur les eaux d’un souvenir lointain, d’une enfance heureuse...


~*~

« De beaux Souvenirs, c'est peut être ça le Bonheur. »


~ Ten Years Ago ~


~ VILLA IMPERIALE ARIES

Des rires s’élèvaiennt du bâtiment le plus majestueux et sûrement le plus coquet de tout le Palais Impérial. L’Impératrice Marianne accompagnée de la princesse Cornelia regardait de façon espiègle la scène qui est en train de se dérouler dans le jardin de la Villa. Son fils Lelouch était aux prises de deux demoiselles qui se disputaient le jeune garçon. Ces dernières n’étaient pas n’importe quelles jeunes filles, il s’agissait de ses deux sœurs, Nanaly la plus jeune et Euphemia qui avait le même âge que le petit prince. Le pauvre garçon ne saivait pas quoi faire et avait le présentement que si personne n’arrêtait ses deux sœurs, il n’aurait plus de bras en fin d’après-midi. Il supplia du regard sa mère et Cornélia de les arrêter. Sa grande sœur Cornélia ria spontanément devant le désarroi de son frère, il était si rare de voir Lelouch ne sachant pas quoi faire face à une situation. La jeune femme tenait là une sorte de vengeance. Le regard du jeune prince se fit plus dur puis finit par pousser un soupire de lassitude. Les deux jeunes princesses ne voulaient pas renoncer à leur « prince ».

- Je prendrais pour épouse celle qui remportera une partie d’échec !

Marianne dissimula un rire amusé lorsque les deux petites filles lâchèrent les bras de leurs frères d’un même mouvement. Nanaly était plus jeune et par conséquent elle avait beaucoup plus de chance de perdre face à Euphemia. Cette dernière savait donc qu’elle remporterait la partie et donc Lelouch. Ce dernier qui voyait des larmes se former au coin des yeux de sa sœur Nanaly et le sourire satisfait de Euphemia s’empressa de clarifier les choses. Le « duel » aurait lieu le jour suivant et Euphy devrait avoir un handicape. Cette dernière protesta mais lorsqu’elle constata la tristesse de Nanaly, elle accepta les conditions fixées par son frère. Lelouch se sentait soudain plus léger, ses bras étaient légèrement engourdis. Cornélia rejoignit les deux petites filles et ensemble elles s’amusèrent à confectionner des couronnes de fleurs. Lelouch s’empressa de quitter ses sœurs pour s’assoir à l’ombre du cerisier près de sa mère. Cette dernière déposa un tendre baiser sur la joue de son fils. Elle savait combien son fils aimait ses sœurs mais en contre partie qu’il n’aimait pas les voir se quereller. Un sourire plein de compassion illumina le visage de l’Impératrice.

- Que dirais tu de sortir un peu du Palais Impériale, cela te changerais les idées. Pourquoi ne pas aller voir le jeune Gilbert Nightfield ? Vous êtes amis il me semble ?
- Cela risque d’être compliqué, Euphemia et Nanaly vont vouloir que je regarde leur partie d’échec demain...
- Ne t’inquiète pas, j’ai une petite idée.


Lelouch regarda sa mère dont les yeux pétillaient d’un amusement non dissimulé. Le jeune prince craignait le pire, lorsque sa mère avait une idée cela n’était jamais sans conséquence. Alors qu’il allait lui demander de plus amples explications ses sœurs lui apportèrent les couronnes de fleurs qu’elles avaient confectionné. La journée se termina comme à l’accoutumé par des jeux et des rires heureux...

~*~

~ DEMEURE DES NIGHTFIELD

Le soleil avait déjà bien entamé sa course lorsqu’une calèche quitta en toute discrétion le Palais Royale. A l’intérieur, le passager n’était autre que le prince Lelouch assit à côté d’un Chevalier chargé de sa sécurité. Même si le jeune prince se rendait chez un ami, il était un des héritiers du trône et sa personne demandait donc une attention et une protection toute particulière. Lelouch regardait les paysages défilés à travers la fenêtre du véhicule. Les journées étaient douces et la chaleur agréable. Les fleurs étaient entrain d’éclore, le printemps était arrivé tôt cette année songea le jeune prince. Le voyage se fit sans incident notable, le jeune garçon discutait avec Jeremiah Gottwald son protecteur sur divers sujets parfois complexes pour un enfant de son âge.

La calèche s’arrêta devant une magnifique demeure. Lorsque Lelouch descendit du véhicule et posa pied à terre, un sourire fendit son visage d’enfant. Il avait déjà eu l’occasion de venir rendre visite à Gilbert Nightfield mais il était souvent accompagné par sa petite sœur voir parfois par d’autre membre de sa famille. Mais aujourd’hui il était venu seul, il allait pourvoir profiter de la compagnie de Gilbert de façon exclusive. Il s’avait que c’était égoïste de sa part de penser ainsi mais d’un autre côté il était toujours entouré d’une multitube de personne qui pour la plupart s’approchait de lui par intérêt. Gilbert était différent et c’est ce qu’il appréciait chez le jeune homme de la famille Nightfield. Lorsque Sir Gottwald annonça la présence du Prince Lelouch, le majordome de la maison l’accueillit avec tout le respect qui était du à son rang de prince. Il envoya une personne avertir la maitresse de maison de la venue « surprise » du jeune garçon. Une domestique se chargea de conduire Lelouch dans un petit salon prévu pour la réception des invités. Le prince suivit la jeune femme lorsque soudain il perçu une mélodie provenant de l’étage. Il s’arrêta net. La jeune femme se retourna et paniqua se demande si elle avait offensé leur hôte de marque. Le regard améthyste si particulier du jeune garçon s’était perdu dans la contemplation du plafond... mais ce qu’il regardait se situait au delà des fondations de la demeure. Il écoutait le magnifique morceau de violon jusqu’à la note final. La jeune femme s’enquit de façon très respectueuse auprès du prince afin de savoir s’il avait un problème quelconque.

- Veuillez me pardonner ce morceau m’a intrigué... c’était vraiment très beau.

La jeune femme soulagée sourit et conduisit Lelouch jusqu’au salon. Ce dernier lui demanda avant qu’elle ne se retire qui était en train de jouer du violon. La domestique l’informa qu’il s’agissait de jeune maitre Gilbert Nightfield. Le prince la remercia et regarda la domestique se retirer. Jeremiah Gottwald n’avait pas suivit le jeune prince dans le salon, ce dernier lui ayant demandé de l’attendre à l’extérieur. Il était en sécurité dans cette pièce, rien ne pouvait lui arriver. De plus dans quelque minutes, il y aurait Gibert alors c’est sûr rien de grave ne pourrait se passer en sa compagnie. Lelouch resta debout, regardant la pièce dans ses moindres détails. Une magnifique horloge trônait dans la pièce, c’était une véritable merveille notamment le cadrant. On frappa à la porte, Lelouch se retourna et s’apprêta à accueillir son ami avec un sourire aussi chaleur que le soleil qui illuminait le ciel azur.


Dernière édition par Lelouch Lamperouge le Lun 1 Fév - 19:38, édité 2 fois

description- Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch] EmptyRe: - Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch]

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Une chose était sure : Déjà, il était impossible que son « visiteur » soit Oz. En passant dans l’immense entrée dallée de marbre, il avait aperçut du coin de l’œil celui qui devait sans doute être le protecteur et garde du corps de l’invité. Inconnu au bataillon. Et puis, le blondinet n’avait aucuns véritables gardes du corps. Si Gilbert avait pu apercevoir le blason sur la porte du carrosse, il aurait tout de suite pu deviner. Mais au moment de son passage, les portes de bois massif se refermèrent lourdement, empêchant ainsi au jeune homme de noter ce petit détail. Dans sa tête, il repassa ceux qui étais susceptible de venir ainsi lui rendre visite, sans s’annoncer à l’avance et étant assez proche pour que sa mère vienne interrompre ses cours de violon. Les rares visages dont il arrivait à se souvenir défiler mentalement. Finalement, il n’avait pas réussi à en arrêter un définitivement quand il toqua faiblement sur le bois et qu’il posa la main sur la poignée finement ciselée. Après un imperceptible soupir, il l’abaissa et ouvrit.

Là, juste là, au milieu de la pièce, il y avait un jeune garçon aux cheveux ébène et aux iris améthyste. Un grand sourire chaleureux se planta de part en part de son visage enfantin quand il aperçut Gil apparaitre dans le petit salon. Ah, forcement… Qui d’autre aurait bien pu se trouver ici si ce n’était lui ? Gil reconnut immédiatement l’un des nombreux enfants de l’Empereur, celui qu’il avait rencontrait il y a de cela quelque mois déjà. Le jeune Lelouch Vi Britannia était venu lui faire une petite visite, comme il en avait l’habitude depuis leur rencontre. Pourtant, cette fois-ci, quelques chose était inhabituel… D’habitude, le jeune prince n’était jamais seul. Il y avait toujours un membre de sa famille avec lui. Ainsi, l’ainé avait eu l’occasion de voir trois des princesse de l’Empire Britannien, et avait retrouvait deux ou trois fois Sneizeil. Autant Gilbert éprouvait une foule d’émotions positives envers les quatre jeunes, autant leurs grands frère le mettait mal à l’aise. Il n’aimait pas ce genre de personne. Alors quand ce dernier en profitait pour accompagner Lelouch, cela contribuait en générale à baisser d’un cran l’enthousiasme certes invisible mais bien présent du jeune Nightfield. Bref, en clair, le plus jeune garçon de l’Empereur ne venait strictement jamais sans une autre compagnie. Pourtant, c’était bien le cas aujourd’hui. Y avait-il une raison spéciale à cela ? Impossible à dire. Du moins, s’il y en avait une, il était incapable de mettre le doigt dessus. D’un coup d’œil rapide sur le cadran doré de la petite horloge, il se rendit compte qu’il était un peu plus de seize heures. Un petit calcul mental lui permit de voir qu’il était resté une heure seulement à jouer du violon, et un peu plus à écouter le précepteur. Un bref instant, il se demanda si le jeune prince l’avait entendu jouer. Si ceux dans le jardin l’avaient écouté avec plaisir au point de l’applaudir, il était autrement plus gênant que le garçon ai assisté à cela. Que le public soit vos parents et leurs amis proches ou un futur prétendant au trône, ce n’était pas la même chose ! A la pensée que ses fausses notes et sa mélodie ne soit parvenue jusqu’ici, une gêne imperceptible, et bien que manifeste, prit appuie un court moment sur son visage. Il reprit pourtant vite contenance, n’étant pas franchement du genre à se laisser aller à un ou deux détails désarmants. D’un pas lent, résolu et confiant, le garçon au regard mordorés arriva devant le cadet et s’inclina avec un angle doux, une main sur le cœur, comme on le lui avait apprit. Lelouch avait beau être plus jeune d’au moins six ans, son rang était ce qu’il était. Même le plus sage des nababs n’avait aucunement le droit de lui manquer de respect.


- Bonjour Sir Lelouch. Soyez le bienvenue ici.


Un de ces adultes embourgeoisé aurait sans doute vu la une élégance et une politesse des plus extrêmes. Grand bien lui fasse ! Pour le principal concerné, il avait surtout l’impression de réciter une leçon parfaitement apprise par cœur. Le genre de chose qu’il faut réciter de façon la plus neutre possible. Au moment même où il se redressait, et avant que son vis-à-vis n’est pus dire quoi que ce soit, Gilbert entendit un léger soupire. Il tourna la tête vers la source du bruit avant de voir sa mère sur le pas de la porte. Sans doute était-elle passée pour saluer les nouveaux venus et les accueillir. Elle souriait gentiment et paisiblement, le tout conjugué à un l’air d’une personne résignée. Sans doute était-elle à la fois amusée et peinée. Elle trouvait adorable que son fils masque sa gêne naturelle derrière un masque de nonchalance. Elle le connaissait vraiment par cœur à présent. Peut-être mieux que n’importe qui. En ce sens, rien d’anormal à ce qu’elle sache à qu’elle point au fond, son garçon était quelqu’un de timide et facilement destabilisable. En revanche, elle ne comprenait vraiment pas comment il réussissait à cacher aussi bien cette nature. A chaque fois qu’on lui parlait de Gilbert, c’était pour louanger sa maturité, son sang-froid, et d’autre chose qu’elle avait elle-même un peu de mal à admettre. Et le fait qu’il se comporte aussi, de façon aussi respectueuse et digne devant un garçon censé être son ami, cela la rendait un peu triste. Elle savait qu’il avait du mal à s’ouvrir aux autres, qu’il faisait tout pour garder une certaine distance. Elle-même avait du redoubler d’attention et d’efforts pour qu’il commence à lui faire un peu confiance quand son mari l’avait ramené, complètement épuisé et meurtri. Depuis ce jours où elle avait aperçut la frêle petite forme dans les bras de l’homme qu’elle aimait, elle s’était juré de devenir une vraie mère pour lui, quoi qu’il arrive et quelque soit son statut ou son passé. Elle était fière. Elle était heureuse. Mais malgré tout, il y avait toujours une petite part d’ombre qu’elle n’arrivait pas à cerner. Elle se rassurait depuis toujours en se disant que c’était normal. Qu’une mère se devait de laisser sa part de secret à un jeune homme en pleine santé. Mais tout de même… Elle finit par saluer d’un signe de tête poli et retourna retrouver ses invités qui se lassaient de son absence. Pourtant, si seulement elle avait su à quel point elle se trompait… Si son fils agissait ainsi envers Lelouch, ce n’était point du tout car il cherchait à mettre de la distance avec lui ou son entourage. Au contraire, Gil était forcé d’admettre qu’il appréciait ce dernier. Mais le jeune homme n’avait qu’une pensée en tête : Celle que le jeune prince ne faisait que se chercher de nouveaux jouets divertissants pour les journées où il s’ennuyait dans son grand et luxueux château. Cela revenait à une notion de possession d’un objet au final quelconque. Simple objet qui parait extraordinaire sur le coup. Mais aussi simple objet que l’on casse et jette dés que l’on n’en voulait plus. Et ça, c’était une chose que Gilbert détestait. Il ne saurait absolument pas dire pourquoi. C’était quelques chose d’ancien, d’antérieur à sa venue chez les Nightfield. C’était une appréhension gravée au plus profond de ses chairs. Mais malgré tout le dégoût qu’il ressentait, il n’arrivait pas à se souvenir. C’est bien simple : Avant qu’on ne le sorte de sa geôle, il n’y avait rien. Rien que du noir épais et profond. Et il savait que tout ce qui le dégoutait aujourd’hui était la corrélation d’un événement qu’il aurait subi lors de ce grand brouillard noir. Alors à présent, ne serait-il pas plus compréhensible qu’il puisse réagir de telle manière avec son entourage ?


- J’espère que vous allez bien. Vous tombez au beau milieu d’une Garden Party, voulez-vous vous y joindre ?


Voix posé, ton calme… Il se demande comment réagirons les invités si Lelouch se montrait. Oh, sans doute cela créera quelques émules… Mais il s’agissait là de gens censés et peu portés sur les commérages. D’aucuns féliciteraient une telle présence sans faire de vagues. Gil glissa un discret regard en biais à l’extérieur. Le soleil salvateur était toujours aussi présent et les échos de discussions philosophiques, des légers rires et de tintements de porcelaine se faisaient doucement entendre jusque dans le petit salon.


Dernière édition par Gilbert Renoir Nightfield le Lun 26 Oct - 22:49, édité 1 fois

description- Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch] EmptyRe: - Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch]

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On venait de frapper à la porte du salon. Le regard améthyste du jeune prince s’était posé sur la fine poignée, qu’on était entrain de tournée depuis l’extérieur. Au milieu de la pièce, se tenant bien droit, le jeune garçon regardait la porte s’ouvrir, laissant apparaitre son hôte. Au fur et à mesure que l’entrebâillement de la porte s’élargissait, le sourire enfantin et heureux de Lelouch grandissait. Un jeune homme aux cheveux de jais fit son entrée dans le petit salon. La lumière, qui filtrait à travers les fin rideaux blancs, donnait des reflets châtains foncés à la chevelure du jeune homme, qui n’était autre que le fils unique de la célèbre famille Nightfiel, le jeune Gilbert Nightfield.

C’était la première fois que Lelouch venait seul dans la demeure des Nightfield. En temps normal sa petite sœur Nanaly l’accompagnait si ce n’était d’autres membres de sa grande famille. Mais aujourd’hui c’était différent. Ses deux petites sœurs devaient sans doute à l’heure qu’il est s’affronter dans une partie d’échec. Intérieurement le jeune garçon avait des remords à l’idée de ne pas assister à leur « bataille ». Nanaly allait sans doute être furieuse et surtout très triste... Lelouch allait devoir trouver quelque chose pour rendre le sourire à sa sœur, quelque soit l’issue de la partie... mais après tout cette escapade était une idée de l’Impératrice. Cette dernière savait que son fils aimait beaucoup le fils Nightfield et elle avait donc organisé l’évasion de son fils qui était constamment aux prises de ces deux sœurs. Le jeune prince était enthousiaste à l’idée de passer une journée entière avec le jeune homme mais il se retient de courir vers ce dernier comme il l’aurait fait avec un membre de sa famille. Même s’il était jeune, Lelouch savait qu’il était prince et de ce faite qu’il devait se montrer à la hauteur de son rang.

Gilbert jeta un regard furtif à l’horloge et soudain Lelouch eu peur de l’avoir dérangé. Il se souvient alors que le jeune héritier des Nightfield était en pleine leçon de musique et que sa visite surprise avait interrompu son instruction du violon. Le visage si calme du jeune homme se modifia une fraction de seconde, laissant apparaitre une expression que l’héritier du trône ne lui connaissait pas. Ce fut si bref que le jeune garçon se demanda s’il n’avait pas imaginé ce qu’il venait d’entre apercevoir. Son hôte s’avança lentement vers lui et un sourire timide se dessina sur les lèvres du prince. Gilbert s’inclina légèrement devant le jeune homme qui malgré son âge était une des personnes les plus importantes de l’empire. La révérence du jeune homme était parfaite et pourtant le sourire du garçon s’effaça suite à cette marque de politesse qui lui était « normalement » dû. Lelouch était légèrement peiné de voir que Gilbert était obligé de lui montrer ces marques de respect.


* Nous sommes amis... et seuls de surcroit. Il n’était pas obligé... *


Malgré sa légère tristesse, le jeune prince ne lui en voulait pas. Gilbert avait beau avoir seize ans, il était mature, savait garder son sang-froid et avait le sens des responsabilités. Il faisait ce qu’on lui avait appris et ce dans n’importe quelle situation, fusse-t-elle intime. Alors que Gilbert se redressait et que le regard améthyste de son invité croisait son regard doré, un léger soupire se fit entendre. Lelouch reconnu la maîtresse de maison, Lisa Nightfield, qui se tenait dans l’entrée de la demeure. Pour Lelouch c’était une femme douce, belle et aussi délicate qu’une orchidée. Le jeune prince lui adressa un sourire poli et un léger signe de tête pour la saluer et la remercier de l’accueillir. Lorsque le regard de son ami se reporta sur lui, le jeune garçon se décida enfin à prendre la parole. La voix du prince trahissait son enthousiasme et sa bonne humeur... C’est d’une voix enjouée qu’il salua à son tour son ami.


- Bonjour Gilbert, merci de me recevoir. Je suis désolé de venir ainsi sans m’être annoncé.

La voix calme et légèrement grave de son ami lui demanda comment il se portait. Il s’agissait là sans doute d’une banale marque de politesse. Il l’informa que sa famille organisait une réception mondaine dans le jardin de leur domaine. Il n’était pas rare que les familles aristocrates organisent de tels événements. C’était par ailleurs chose courante au palais impérial. Lelouch n’avait jamais apprécié ces réceptions, étant toujours mis à l’écart à cause de son jeune âge. Le jeune prince se dirigea vers les fenêtres et écarta légèrement les rideaux brodés afin d’observer le jardin. Un soleil radieux illuminait le ciel et les invités profitaient des ombres bienveillantes que diffusaient les bosquets et la toile blanche qui protégeait la terrasse. Les personnes présentes discutaient tout en prenant le temps de déguster des petits fours et autres douceurs. Cela n’avait rien à voir avec les réceptions auxquels Lelouch avait pu assister en temps qu’observateur. Ici l’ambiance y était douce, chaleureuse presque suave. Au palais impérial, les réceptions étaient tout en puissance, en opulence, démontrant la supériorité de l’empereur. Son fils pris une longue minute pour réfléchir. D’un côté il était curieux de voir comment s’organisait une Garden Party chez les Nightfield et espérait surtout pourvoir y participer en tant que personne à par entière. Mais d’un autre côté il avait peur de se joindre aux invités. Il était un des héritiers du trône et il ne voulait pas mettre mal à l’aise les invités de ses hôtes. La présence d’un membre de la famille impériale créé souvent des émulsions dans les réceptions. Malgré tout, la curiosité l’emporta sur l’appréhension. Un sourire voleta sur le visage de l’enfant.


- Je serais honoré de pouvoir participer à votre Garden Party...

Néanmoins, l’enfant ne finit pas sa phrase, lançant un petit silence s’installer dans le salon. Si Lelouch était venu rendre visite aux Nightfield c’était uniquement dans le but de pouvoir profiter de la compagnie de Gilbert. Même si par moment le jeune garçon savait se montrer mature, il n’en restait pas moins un petit garçon à qui il arrivait de faire des caprices égoïstes. Gilbert était quelqu’un d’important à ses yeux, aussi important qu’un membre de sa famille. Il le considérait comme son frère de cœur. Ce qui était étrange pour Lelouch, c’est que Gilbert avait tout d’un grand frère aimant, attentif et toujours présent. Il n’avait en aucun cas ces sentiments pour son demi-frère Schnzeil qui s’évertuait à l’éviter et à le considérer comme un enfant immature incapable de comprendre quoique ce soit. En venant ici, Lelouch avait espéré pouvoir passer sa journée avec Gilbert de façon exclusive, sans avoir Nanaly à ses coté voulant monter sur les genoux du jeune homme ou Euphemia voulant que ce dernier lui accorde une danse le jour de son anniversaire. Le jeune prince participerait à la réception par curiosité mais il espérait que Gilbert lui accorde un peu de son temps. Lelouch n’était pas du genre à tourner autour du pot. Ainsi il rompit le court silence en exposant ouvertement sa requête.


- ... mais est-ce que je pourrais profiter de ta compagnie de manière un peu égoïste ? J’avais espérer passer un peu de temps avec toi.

Sir Jeremiah Gottwald observait le jeune prince de loin. Il était toujours là, présent dans la lumière au coté du jeune garçon ou bien caché dans l’ombre. Il ne faisait aucun doute que Sir Jeremiah accompagnerait Lelouch dans les jardins de la demeure. Cela ne dérangeait pas outre mesure le concerné lorsqu’il y avait des personnes autour de lui. En revanche la présence du chevalier serait plus gênante si Lelouch arrivait à s’octroyer Gilbert pour lui seul.


- Je suis désolé de vous imposer la présence de Sir Gottwald... Malheureusement il me suit constamment, ce qui peut s’avérer légèrement agaçant dans certaine situation. Je ne crains rien ici.

Le visage du garçon était légèrement contrarié. Ses fins sourcils froncés lui donnaient quelques années supplémentaires. Alors qu’il s’apprêtait à suivre son ami pour rejoindre la Garden Party, une voix féminine se fit entendre. A l'entré du salon, Sir Gottwald retenait le poignet d’une jeune fille aux cheveux noirs comme la nuit. Elle portait une magnifique toilette et devait apriori appartenir à la noblesse britannienne. La demoiselle semblait protestée et se débattait vivement. Le chevalier la relâcha, ne voulant pas la maltraité mais s’interposa tout de même entre elle et le salon. A première vue, la jeune fille voulait entrer dans la petite pièce. Elle cherchait peut être Gilbert et avait eu vent qu’il se trouvait avec un invité à l'intérieur de la demeure. C’était une très belle demoiselle, avec des atouts charmeurs. Le visage du prince afficha des expressions mêlant embarras et dépit. Lelouch était quelque peu jaloux de savoir que Gilbert était entouré de pareille personne...


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A peine s’était-il redressé que Gilbert avait pu noter l’enthousiasme du jeune garçon. Les plus jeunes, malgré toute la bonne éducation et autre règles égales à un haut rang qu’ils se devaient de suivre, restaient des enfants et ne pouvaient en conséquences pas se passer de dévoiler quelque unes de leurs pensées ou sentiments forts. Le jeune Lelouch semblait ne pas échapper à la règle et surprit son hôte en manifestant autant de chaleur et d’intérêt, malgré tout de même une certaine réserve dû à son statut de prince. Pendant un instant, Gilbert se demanda si lui aussi avait été semblable à cet âge pas si lointain que ça. Non, sans doute que non... Car il ne connaissait pas Lelouch au quotidien, mais selon lui c’était un garçon toujours calme et sérieux, toujours maitre et sur de lui. Gilbert n’avait pas la prétention d’avoir été un tel enfant. Certes, il n’avait jamais été très causant ni très turbulent, mais il avait toujours eu la fâcheuse manie de s’enfuir et de courir partout en pleurant lorsque quelque chose le gêné ou lui faisait peur. Le souvenir de nombre de crise de ce genre revint dans sa mémoire et aurait pu le faire mourir de honte si quelqu’un autre que ses parents avaient été au courant. Aujourd’hui, il avait heureusement grandi et ne réagissait plus ainsi dans ce genre de cas, et encore heureux. Malgré tout, cette sale manie avait changée : A présent, au lieu de taper un sprint en pleurant à chaude larmes d’un air si affolé que c’en été comique, il se figeait comme un vrai morceau de glace, le regard vide et béant. Au final, c’était un peu pour lui la preuve qu’il n’était pas devenu si mature que ça et il faisait toujours tout pour se trouver le plus loin possible de toute source d’embarras.

Son invité semblait méditer la proposition de Gilbert. Se joindre à la festivité ou non ? Quelle que soit la réponse, le plus âgé n’en avait pas grand-chose à faire, cela ne le changerait pas beaucoup. Quoique… Si lui-même avait pu choisir, sans doute aurait-il décréter que, comme à son habitude, il préférait lorsqu’il y avait le moins de monde possible autours de lui. Finalement, après que le jeune prince n’est prit sa décision et répondu à l’affirmative, Gilbert allait amorcer un geste résigné pour retourner vers les autres convives mais il remarqua un léger silence qui n’était pas très habituelle. La phrase avait été laissée en suspens, annonçant une suite et fin qui tarder à venir. Le jeune homme comprenait parfaitement cet état de fait. Lui-même était souvent la proie de ce genre d’instant où vos pensées vous accapares tellement que vous en oubliez votre entourage. Il avait donc la ferme intention de laisser au garçon tout le loisir de ses réflexions. Gilbert n’eut pas à patienter si longtemps. Ses yeux mordorés s’agrandirent légèrement aux paroles du plus jeune. Ainsi donc, la raison de l’absence des sœurs était donc celle-ci ? Il voulait passer du temps avec lui de manière plus exclusive ? En effet, c’était bien égoïste comme souhait. Mais après tout, tout ce qui est égoïste n’est pas forcement mauvais ou désagréable. En son for intérieur, et malgré son silence et ses horribles pensées sur le fait qu’il ne restait qu’une distraction passagère, c’était assez plaisant pour lui d’entendre ce genre de chose. Pourquoi nier ? Il aimait la compagnie du petit prince, sans doute autant que celle de son meilleur ami.

Comme il ne disait rien, l’autre continua, désignant celui qui semblait être son garde attitré. Devant telles paroles, il jeta un regard vers la porte ouverte pour examiner le concerné du coin de l’œil. Bien campé sur ses jambes, droit et fier, on aurait presque pu dire qu’il se confondait aux armures décorant l’endroit. Ce « Sir Gottwald », comme l’appelait Lelouch, démontrait signes de vie par de rares regards qu’il jetait aux deux jeunes hommes, observant parfois Gilbert avec méfiance. Hum, comme s’il pouvait avoir des intentions belliqueuses… Ridicule. Logique et normal, mais ridicule tout de même. Gilbert ne s’en formalisa pourtant pas. Il pouvait aisément comprendre que personne ne serait à même de laisser une personne du rang de Lelouch se promener avec zéro protection. Quasi-impensable. Quand on apercevait de telles personnes seules, c’est que généralement elles s’étaient jouées de leurs garde-fous.


- Ce n’est rien. C’est tout à fait compréhensible qu’une personne d’un rang comme le votre dispose d’une forte protection. On ne sait jamais. Au cas où qu’un terroriste fou furieux n’ai décidé d’attaquer cet endroit…


Il n’avait pas pu s’empêcher de lancer sa dernière phrase comme une petite pique acide. Bien sur, il comprenait vraiment parfaitement. Il n’avait même pas su pourquoi il avait tenue à montrer ainsi son amertume, même s’il s’agissait d’une façon détournée et difficilement détectable. Il ouvrit la bouche pour finir la phrase qu’il avait laissé en suspens mais n’en eu même pas le temps. Des éclats de voix relativement proches se firent entendre, dont l’une était féminine. Suivit de prés par le jeune garçon, il s’approcha du pas de la porte pour finalement mettre un pied hors du salon. Devant eux, a à peine plus de deux ou trois mètre dans le hall dallé, le dénommé Gottwald semblait vouloir empêcher la demoiselle de tout à l’heure d’approcher. Alors qu’elle se débattait, il lâcha le poignet qu’il avait auparavant entravé, semblant insensible à son regard noir. La jeune demoiselle aperçut soudain Gilbert. Un sourire de soulagement s’empara de son visage mais alors qu’elle allait s’approché d’eux, le chevalier l’attrapa à nouveau, par le bras cette fois-ci, et sans doute un peu plus violement qu’auparavant. Gilbert prit à peine le temps de jeter un regard sur Lelouch, qui semblait avoir l’air contrarié, et en deux pas à peine ce fut à son tour d’attraper le poignet du sieur Gottwald. Gibert le fusilla du regard. Il détestait cette façon de se conduire. Comme l’avait si bien dit Lelouch quelque minute avant, il n’avait rien à craindre ici. Et ceci était valable pour tous les invités, toutes les personnes présentes en ces lieux. En ce sens, pour lui, la demoiselle avait autant le droit au respect et à la sécurité que le prince. Et quiconque briserait ceci, quiconque faisait du tord à une autre personne ici présente se verrait immédiatement forcé de repartir d’ici les pieds devant, de gré ou de force. Fusse-t-il un membre de la famille impériale ou quelqu’un la servant.

Sir Gottwald, du fait de sa taille et de son âge, possédait plus de force physique que Gilbert. Pourtant, devant la poigne dont il était la victime, il libera doucement le bras de la jeune fille, comprenant qu’il ne fallait pas allait plus loin. Immédiatement, la demoiselle contourna Lelouch pour se cacher à moitié dans le dos de Gilbert, lui agrippant un bras. Devant cette proximité soudaine et inattendue, ce dernier lâcha le garde du corps et eu un mouvement de recul sur le coté, juste un reflexe insuffisant pour faire lâcher prise à la convive.


- Tout va bien Miss Mathilda ?


Il venait de se souvenir in extremis de son nom. Cela n’aurait pas franchement été bien vu s’il l’avait oublié. Mais il été comme ça, il n’aimait pas se souvenir de détail futile. Et pour le moment, le nom de la jeune femme était une chose futile. Elle prit un air contrit, presque choqué.


- Sir Gilbert ! Je voulais juste passer un moment en votre compagnie. Quand on m’a appris que vous étiez ici, ce… cet homme m’a agressé en me disant qu’il était impossible d’avancer !


Elle paraissait toute fragile ainsi. Mais il aurait pourtant été impossible de déterminer si elle était véritablement si pure et innocente ou si tout cela n’était qu’une habile mascarade pour gagner la sympathie. Gilbert soupira. Il jeta un regard appuyé sur Lelouch. Après tout, c’était son garde du corps, et le jeune Nightfield n’était donc pas du tout autorisé à reproché ou dire quoi que ce soit concernant ce Gottwald. Surtout qu’il estimait que ni l’un ni l’autre n’était véritablement en faute. Cependant, il espérait à présent que le chevalier saurait se montrer plus conciliant et galant avec une invitée de cette demeure. Alors que la jeune fille alternait tour à tour œillades discrètes à Gilbert et regards meurtriers à son « agresseur », le jeune homme commença à ressentir une certaine gêne à la situation actuelle, se rendant compte de sa situation. Il porta une main à sa tempe et essaya d’avoir la voix la plus agréable possible en s’adressant à Mathilda. Son ton de voix se fit malgré tout un peu plus dur qu’il ne l’avait voulu.


- Miss Mathilda, loin de moi l’idée de vous être désobligeant mais…


Il ne termina pas sa phrase, il n’en avait pas besoin. D’un geste léger et discret, il désigna le prince qui avait observé la scène. Il espérait ainsi faire comprendre à la jeune fille qu’il était plutôt occupé pour le moment. Elle obliqua ses iris de pierres précieuses vers le garçon, ne sachant quelle attitude adopter. Avait-elle reconnu l’un des princes héritier du royaume ? Même si c’était le cas, Gilbert se demandait pourquoi elle semblait se montrer si méfiante.



[H-Rp : ~Mathilda~
*à imaginer les cheveux noirs, bien entendu...*]

Dernière édition par Gilbert Renoir Nightfield le Lun 26 Oct - 22:48, édité 1 fois

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Le grand Hall de la demeure ressemblait à un désert de marbre et de statues élégamment sculptées. La plupart des domestiques devaient se trouver auprès des convives ou bien peut être en train d’effectuer leurs tâches quotidiennes. A l’exception des quatre personnes présentes, il n’y avait pas âme qui vive. Lelouch se trouvait à quelques pas de son ami et observait la scène, légèrement contrarié. Lorsque la demoiselle aperçut Gilbert, elle courut dans sa direction, un sourire béat sur le visage… sourire qui se fana bien vite lorsque le chevalier protégeant le prince s’empara à nouveau de son bras. Ses yeux aux éclats orangés étaient emplis d’une méfiance incommensurable et ne semblait en aucun cas tenir compte du regard noir que lui lançait la jeune femme. Le jeune héritier fronça les sourcils et croisa les bras... ce qui dénotait qu’il commençait à s’énerver intérieurement... et c’était un très mauvais signe. Sir Gottwald c’était toujours montré surprotecteur envers les enfants de l’Impératrice. Le chevalier vouait une admiration sans borne à cette dernière. C’était sans doute là une des raisons pour laquelle il prenait autant soin des enfants de la jeune femme. Sir Jeremiah Gottwald n’était pas une personne agressive, mais il lui arrivait de s’emporter notamment lorsqu’il rencontrait un chevalier à sa hauteur ou bien lorsqu’une potentielle menace était proche de ses protégés... Néanmoins il n’y avait pas menace dans la demeure des Nighfield et la jeune fille dont les prunelles lançaient certes lançait de terribles éclairs ne représentait aucun danger pour l’héritier du trône.

~*~


Gilbert s’avança vers le serviteur de son ami et attrapa son poignet. Le jeune garçon ne pouvait pas voir les regards menaçants que se lançaient mutuellement les deux hommes. Sir Jeremiah faisait lui aussi partie de la noblesse et savait au combien il était dangereux de se mettre à dos une grande famille comme les Nightfield. Même si Gilbert n’était pas pour le moment le chef de la famille, il n’en restait pas moins une personne très importante. De plus le chevalier ne voulait pas que par sa faute, le prince ne puisse pas passer sa journée avec son « ami ». Sir Jeremiah n’aimait pas particulièrement le jeune homme, il lui était même antipathique. Il ce demandait depuis quelques mois déjà, ce que le prince pouvait bien lui trouver. Il espérait que ce ne soit qu’une passade et que Lelouch arrête de sortir de la sorte du palais impériale. Les tensions entre les épouses de l’empereur étaient de plus en plus importantes. Sir Jeremiah était certain qu’un jour ou l’autre l’une d’entre elles s’en prendrait à la famille de l’Impératrice... et par conséquent à Lelouch.

~*~


Le chevalier comprit qu’il ne devait pas se montrer plus impoli qu’il l’avait déjà été. Doucement l’étreinte sur le bras de la jeune femme se libéra. Les yeux orangés du chevalier continuait à fixer les prunelles si particulières de son vis-à-vis, puis il baissa les yeux en signe de capitulation. La demoiselle se précipita derrière son sauveur et lui agrippa le bras. Le visage de Lelouch se figea dans une neutralité sans borne. Cette jeune fille à l’apparence fragile lui était inamicale pour deux raisons. La première raison… par sa faute, Sir Gottwald était sortit de ses gongs et avait offensé son ami, ce qui n’arrangeait en rien les affaires de Lelouch. La seconde... elle était beaucoup trop familière avec Gilbert et se permettait de s’accoler à ce dernier comme s’ils avaient été fiancés depuis leur naissance. Le fils Nightfield relâcha le garde du corps et s’inquiéta de l’état de la jeune fille qu’il venait de sauver. Son ami connaissait le prénom de la demoiselle, c’était normal et pourtant cela déplut fortement au jeune hérité du trône.


* Il connait son prénom... Ils sont donc assez proches... il est possible qu'ils soient fiancés... *


Le visage de poupée de porcelaine de la jeune demoiselle se crispa et elle commença à se plaindre auprès de son sauveur. Sa peau blanche, la finesse de ses traits, ses manières, tout laissait à penser qu’il s’agissait véritablement d’une jeune fille en détresse. Une magnifique fleur, fragile aux prises de ronces acérées… Mais il n’en était rien aux yeux de Lelouch. L’innocence, la sincérité et la douceur naïve ne transparaissaient pas dans ses yeux, comme cela aurait été le cas pour Nanaly ou Euphemia. Certes elles n’avaient pas le même âge que la jeune fille, mais Lelouch voyait clair dans son jeu. Elle cherchait uniquement à attirer l’attention de Gilbert.

Sortant de ses sombres réflexions, Lelouch se rendit compte que le regard mordoré de son ami était posé sur lui. Il comprit assez facilement ce que ses yeux dorés cherchaient à lui dire. Gilbert désigna le jeune garçon discrètement, afin que la jeune fille se rende enfin compte de sa présence et daigne quitter des yeux son agresseur. Le regard opale de la dénommée Mathilda observa le jeune garçon qui se trouvait aux côtés de Gilbert. Il était très clair que Mathilda et Lelouch n’allaient pas s’entendre étant donné qu’ils poursuivaient le même but : pouvoir profiter de la compagnie du jeune Nightfield. Même s’il était âgé de dix années, le jeune prince pris sûr lui et ce dit que son souhait était véritablement égoïste et puéril. Cette jeune femme devait connaitre Gilbert plus longtemps que lui et de surcroit elle lui convenait parfaitement. Elle était belle, sa chevelure noire brillait sous la luminosité du hall et sa robe blanche finement brodée lui donnait des allures de princesse. « Elle convient parfaitement à Gilbert » se répéta plusieurs fois le prince comme pour s’auto persuader. Le visage de l’enfant s’illumina d’un sourire poli et le jeune prince s’inclina afin de présenter ses hommages à la jeune fille en tendant sa main vers elle. Prudente, la jeune fille accepta l’hommage qu’il lui était fait. Lelouch prit avec une extrême délicatesse la main de la demoiselle et feint d’y poser ses lèvres en se penchant. Il se releva en affichant toujours un sourire de circonstance qui se voulait courtois et respectueux.


- Mes hommages Miss Mathilda.

Un peu en retrait, Sir Gottwald se maudissait de devoir voir son protégé agir de la sorte devant cette jeune fille. Si seulement elle savait qui il était... elle serait sans doute à genoux devant le prince. Quoique, la jeune fille ne semblait pas être de cette trempe là, elle resterait digne et sûr d’elle, ne voyant en Lelouch qu’un enfant et non un futur empereur. Avait-elle reconnu le prince ? C’était fort peu probable. Les apparitions de Lelouch étaient extrêmement rares aux vues de son jeune âge. Sir Jeremiah se demanda si elle avait été conviée à l’anniversaire de son protégé. Si oui, peut être l’avait elle reconnut. Le chevalier regardait la scène légèrement anxieux de ce que le prince allait lui réserver... Même le jeune garçon était d’un tempérament doux et affectueux, il n’en restait pas moins un fils de l’empereur. Il était capable de se montrer froid et autoritaire à l’image de son père. Mais c’est d’une voix suave et douce qu’il s’adressa à la jeune Mathilda.


- Je vous pris de me pardonner pour la conduite de mon vassal. Je suis le seul fautif et j’espère que vous ne tiendrez pas rigueur aux agissements excessifs de ce dernier. Il ne fait qu’obéir aux ordres qui lui ont été donnés. Je vous présente mes plus sincères excuses Miss Mathilda.

Le jeune prince s’inclina de nouveau devant la jeune fille puis se dirigea vers son garde du corps d’une démarche noble et déterminé. Cela pouvait paraitre surprenant vu de l’extérieur mais Sir Gottwald n’était pas du tout rassuré de voir s’approcher ainsi le jeune prince. Son sourire c’était effacé et avait laissé place à un visage sévère et autoritaire. Il se posta devant le chevalier qui était tendu et qui n’osait pas regarder le jeune prince dans les yeux. Ce dernier pris un malin plaisir à laisser s’installer un silence pesant, puis d’une voix déterminé et franche il s’adressa au chevalier.


- Sir Gottwald... je vous prierais de ne pas agir dorénavant sans ma permission. Je ne crains absolument rien au sein de la demeure des Nightfield. Je vous prierez donc de ne plus lever la main sur autres convives de la famille qui nous accueille. Sir Gottwald... veuillez vous détendre !

Lelouch adressa un sourire compréhensif à son chevalier pour lui faire comprendre qu’il ne lui en voulait pas. Il savait qu’il avait fait ce qu’il croyait être juste. Le jeune prince lui demanda de présenter des excuses à la jeune femme et de se faire aussi discret que possible dans le jardin. Sir Gottwald s’avança, mis un genou à terre et s’inclina respectueusement afin de s’excuser auprès de la jeune fille. Lelouch se retourna vers Gilbert et avec un sourire poli il lui signifia qu’il fallait peut être rejoindre les autre convives. Sur ce, les quatre personnes se dirigèrent vers le jardin de la demeure d’où s’élevaient des éclats de voix, des rires et des sons de porcelaine. Lelouch marchait aux cotés de son ami alors que la jeune fille se trouvait juste derrière eux. Elle ne devait sans doute pas apprécier d’être ainsi mise à l’écart même si dorénavant elle devait se douter que le jeune garçon était une personne importante. Lorsqu’ils arrivèrent dans le jardin, quelques regards se dirigèrent vers les nouveaux arrivants. Certains reconnurent aisément la personne qui se trouvait aux cotés du fils Nightfield et le suivirent des yeux.


- Je vais aller saluer vos parents et les remercier de m’accueillir alors que je suis venue de manière impromptue.

La jeune femme aux cheveux de jais était près de Gilbert et observait le jeune héritier de manière prudente. Lelouch se retourna vers elle en arborant un sourire charmeur et s’inclina vers elle.


- Je vous pris de bien vouloir m’excuser Mademoiselle. J’espère que vous passerez une agréable journée. Gilbert je vous laisse au bon soin de Miss Mathilda.

Les dernières notes étaient légèrement sèches et acides même si son visage ne laissait rien transparaitre. Le jeune prince se dirigea vers les parents de son ami, suivit de prêt par Sir Gottwald qui c’était auparavant incliné devant le couple. Le jeune prince salua le chef de la famille Nightfield et s’inclina respectueusement devant la mère de son ami. Intérieurement Lelouch savait qu’il avait perdue la guerre contre Mathilda. Elle avait tous les atouts d’une magnifique compagne. Pour le jeune garçon, son ami passerait un bien plus agréable moment avec la demoiselle qu’en sa compagnie. Mais une partie de lui-même était attristée d’avoir rendu les armes si rapidement. Il c’était montré adulte... peut être un peu trop. Il aurait dû se montrer plus capricieux et égoïste... Lelouch afficha un sourire factice, discutant de choses banales avec les parents son ami ainsi qu’avec leurs amis. Le jeune prince était assis près de Lisa Nighfield. C’était une femme charmante et incroyablement intelligente. Une domestique avait servit un thé Earl Grey à Lelouch et ce dernier le dégustait avec plaisir. En son fort intérieur, il espérait que Gilbert profitait de la douce compagnie de la belle Mathilda.


Dernière édition par Lelouch Lamperouge le Lun 26 Oct - 23:00, édité 1 fois

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Le silence était de mise dans le hall. Les seuls sons existant ne pouvaient être que le lointain écho de la porcelaine s’entrechoquant, réussissant à traverser les couloirs et verrières depuis l’extérieur. L’atmosphère était soudainement devenue tendue. Aussi soudainement que la nuit qui s’empare du ciel lors d’un soir d’hiver. La tension était presque palpable et pour un peu, Gilbert aurait pu jurer avoir vu des éclairs d’antipathies être échangé entre la demoiselle et le prince. Le jeune homme ne comprenait pas la situation. Il avait souhaité présenter le garçon à Mathilda mais en l’instant présent, une petite voix lui souffla qu’il faille mieux éviter. Il se demanda s’il était vraiment possible qu’une même haine froide et silencieuse puisse exister de la part de deux êtres totalement différents, voir même carrément contraire. Apparemment, la preuve était faite que oui. La raison de cette hostilité cordiale qui avait débutée dés que les deux concernés ne se soit aperçus lui échappait complètement. Pour lui, il était impensable que des tierces personnes puissent s’énerver ou se battre pour lui. Non, en fait, il ne lui était même pas venue à l’idée une seule seconde que la raison puisse être celle-là. Si jamais d’aventure on décidait de se lier avec lui, c’était uniquement dans le but d’en retirer des avantages, qu’ils soient financiers ou autre. Du moins, c’était là sa façon de voir les choses. Et à ses yeux, il ne devait y avoir pas plus de trois ou quatre personnes à faire exceptions à la règle.

Il ne savait pas encore s’il devait, s’il POUVAIT classer Mathilda et Lelouch parmi ces exceptions…

Deux cotés, deux camps, étaient en train de statuer : D’un coté, il refusait toute « intrusion ». Car il était dur d’obtenir sa confiance et son affection réelle, et il considérait cela comme le dévoilement d’une part de lui-même qu’il ne gardait que trop caché… Mais d’une autre part, il voulait pouvoir faire confiance… Deux sentiments contradictoires sur lesquels il avait échoué à mettre des noms… De ce point de vue, pour Mathilda, la balance avait plutôt tendance à pencher du mauvais coté pour elle. Après tout, il ne l’avait guère vu plus que deux ou trois fois. Jusqu’à tout à l’heure, il avait grande peine à se souvenir de son prénom, et pour couronner le tout, sa présence semblait déclencher bien des émules, chose qui l’attristait et l’exaspérait à la fois. Bref, même si sa compagnie n’était somme toute pas si désagréable que ça, elle ne restait qu’un vague trait sur l’horizon… Et même si la métaphore n’était pas des plus polie ou agréable, c’est pourtant bien là la meilleure façon de résumer les choses. Le jeune Lelouch quand à lui, semblait avoir une situation plus enviable, bien que Gilbert lui-même ne savait pas vraiment comment la décrire. Certes, il l’appréciait, certes il préférait sa présence à celle d’autres personnes ici présente. Mais il avait toujours cette fichue appréhension, ce petit poids au niveau de son estomac qu’il s’efforçait de ne pas remarquer. Et oui, il n’était même pas fichu de déterminer s’il souhaitait que le prince devienne une exception ou non pour lui… Vraiment… Il se détestait lui-même dans ce genre de moment. Heureusement que ses troubles, ses doutes, ses angoisses et toutes ces choses honteuses ne soient pas visible au reste du monde. Il ne pourrait le supporter…

Quand il reprit ses esprit, il se rendit soudain compte qu’il avait été si absorbé par ses controverses internes qu’il avait complètement laissé s’échapper les dires des hôtes présents. Il n’avait pas écouté et assisté à présent à ce qui semblait être une fin de réprimande, lorsque Lelouch, planté bien droit devant son garde, s’évertuait à lui faire comprendre ses erreurs. Un instant, Gilbert voulu intervenir pour assurer que ce n’était rien au final. Juste une broutille. Mais il se ravisa immédiatement. Tout d’abord, son geste serait sans doute considéré comme déplacé et inutile. Et ensuite, il était quasiment certain que la jeune femme risquerait de s’outrager que le fils des Nightfield décide de balayer d’un revers de la main un affront qui lui avait été commis, comme l’on voulait chasser une mouche importune. Il se tut donc, décision la plus sage à suivre. Il sentit que Mathilda consentit enfin à lui lâcher le bras, consciente qu’à présent elle n’avait plus aucuns prétextes. Elle observait toujours le plus jeune avec une mine sombre et quelque peu boudeuse. Gilbert quand à lui, remarqua le regard enflammé dudit Sir Gottwald… Et pas dans le bon sens du terme. Il n’y avait là aucunes hostilités flagrantes ou évidentes, mais une chose était sure : Aujourd’hui, Gilbert ne s’était certainement pas fait un ami en la personne de Jeremiah Gottwald… Au contraire, il aurait plutôt tendance à penser que si ce dernier avait pu le tuer en lui lançant des éclairs, il aurait bien vite été foudroyé. Perspective très réjouissante en l’occurrence…

Ce fut Lelouch qui prit l’initiative de bouger pour rejoindre les festivités. Il ne lui avait suffit que d’un regard et d’un signe pour que Gilbert comprenne et acquiesce avant d’ouvrir la marche. Le silence était complet et total pendant tout le temps qu’il fallut au petit groupe pour rejoindre le jardin, chemin pas si long que ça, mais avec cette ambiance plutôt… Etrange, les secondes semblaient s’égrener différemment. Cet état de fait était-il du à la présence presque importunes de deux d’entre eux ? Allez savoir… Cela aurait pu être la faute à tout et n’importe quoi… En posant un pied à l’extérieur, il leva la main par reflexe, pour protéger ses iris mordorés qui furent soudainement agressés par la réverbération des rayons solaires sur les nappes de lin blanc. Même si l’intérieur de la bâtisse était très honorablement lumineuse, une fois sortie et noyé dans cette mer d’éclat était chose inattendue. Il aimait la chaleur du soleil, bien qu’en règle générale il avait plus gout à la douceur d’un crépuscule ou à la froideur d’une belle nuit étoilée. Avant même qu’il n’ai eu le temps de rebaisser son regard, de le décrocher du superbe patchwork bleu pastel du ciel, il entendit vaguement Lelouch lui signaler qu’il se faisait un devoir d’aller saluer Lisa et Nathan. Il allait approuver, c’était chose normal selon lui, mais il n’en au pas le temps. Lelouch réplica avec targe quelque chose que le jeune homme n’avait pas du tout l’habitude d’entendre de sa bouche. Les paroles en elle-même n’étaient pas étranges, non. Mais Gilbert eu la nette impression de ressentir quelque chose d’hautement négatif, et il se sentait visé en mal… Peut-être n’était que le fruit de son imagination, mais cela le titillait quand même. Il n’eut même pas le temps d’esquisser un geste que le prince s’était déjà enfui devant ses parents, le laissant « au bons soins de Miss Mathilda » comme il l’avait dit. Seulement… Là… Gilbert avait plutôt l’impression d’avoir été lâchement abandonné et jeté en pâture au pire des fauves. Une main à demi-tendu, il sembla se geler sur place dans une mine déconfite tandis qu’il sentait la présence de Mathilda dans son dos. Il déglutit malgré lui quand elle se planta en face de lui, un enorme sourire qui se voulait doux et charmant sur le visage. Mais le tout ne collait pas avec son regard si particulier. Le regard de quelqu’un qui as la certitude d’avoir gagné une bataille avant même que celle-ci ne débute. Résigné, il finit par la suivre et s’asseoir à ses cotés tandis qu’elle lui proposait un scones aux fruits rouges pour accompagner le Darjeeling que la domestiques venait de leurs servir. Il refusa, n’écoutant qu’à moitié la demoiselle converser. Du coin de l’œil, il observait le gamin qui était tout sourire et discuter joyeusement.


« Quel est l’intérêt de venir me voir en disant vouloir profiter de ma compagnie dans ce cas ? »


Ca l’agaçait profondément. Ce comportement contribuait à lui faire croire que Lelouch ne faisait que s’amuser à ses dépends. C’était tellement désagréable ! Il ne ressentait en rien ce geste comme une trahison. Il ne fallait pas exagérer tout de même. Mais malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de grincer des dents.


- Sir Gilbert ?


Mathilda l’observait, la tête penchée sur le coté. Apparemment, elle s’était attendu à un réponse qui n’était jamais arrivée. Gilbert aurait été incapable de dire de quoi elle parlait. Elle eut un sourire espiègle et un peu inquiétant au lieux de se fâcher. Chose inhabituelle et bizarre…


- Ainsi la rumeur comme quoi vous éte ami ave un des fils de l’Empeureur était fondée.


Alors qu’il allait boire une gorgé de thé en restant le plus neutre possible, il s’interrompit et la regarda de travers. Ainsi, elle l’avait bel et bien reconnu… Ba, après tout ce n’était pas si étonnant. Mais ce petit sourire ne lui plaisait pas. Il n’annonçait rien de bon. Il attendait qu’elle continue, sa main droite serrant fortement l’anse de la tasse de porcelaine. Même si Mathilda n’était pas de ses proches, il ne la détestait pas. Mais si elle se mettait à avoir une parole malheureuse, ce qui apparemment ne tarderait pas à arriver, elle devrait en subir les conséquences. Elle se rapprocha vivement, se penchant à son oreille comme pour lui susurrer des mots doux. Pourtant, les paroles qu’elle chuchota, ou s’apprêtait à chuchoter, ressemblait à tout sauf à des promesses de miel…


- Ne trouvez-vous pas inconvenant de trainer avec ce genre de batard ? Il n’est qu’un seul des enfants trop nombreux que l’Empereur à pu faire en engrossant au hasard une de ses catins…


Les pupilles d’or du jeune homme s’agrandirent sous la surprise. Il n’arrivait pas à croire que de telles ignominies puissent sortir de la bouche de la douce et jolie Mathilda ! Elle se recula doucement, son sourire était exactement le même. Les paroles de la jeune fille venaient subitement de prendre impact sur le cerveau de son destinataire. Lui-même ignorait qui étaient ses véritables géniteurs, et malgré sa vie plus que respectable, c’était un sujet sensible. A l’entente de semblables horreurs, il se rendit compte que son corps ne lui obéissait plus. Au plutôt, son corps obéissait à présent à ce qu’il ressentait vraiment et pas ce sang-froid de façade. Il se leva subitement, envoyant valser la chaise en arrière. Dents serrés, il eut le réflexe de lever un bras, prés à gifler la jeune fille.


- Gilbert ?


Il s’arrêta. La voix de son père provoqua un brusque retour à la réalité et permit d’éviter un geste malheureux. L’interpellé se figea. Mathilda, elle, semblait à la fois surprise et choquée. Les rires s’étaient arrêtés. Le jeune homme baissa la main et lança une excuse à demi-mot avant de s’approcher de Nathan. Nul doute que celui-ci avait remarqué les réactions de son fils et avait guettait pour intervenir au bon moment. Sa voix avait était douce et agréable, comme si de rien n’était. Une fois son héritier en face de lui, il sourit. On aurait presque pu dire qu’il n’avait pas eu conscience de ce qui avait failli arriver. Cette façon de faire était la meilleure. Ainsi, les autres convives pouvaient se sentir rassurés…


- Gilbert, que dirais-tu de sortir à nouveaux ton violon pour l’accorder aux notes de la contrebasse de Mademoiselle Mathilda ?


A la simple évocation de ce nom, les traits du fin visage de Gilbert s’assombrie. Au fond de lui, il était furax, et il était incapable de clairement s’expliquer pourquoi. En tout cas pour le moment, il avait envie de tout sauf de jouer avec elle. Mais pouvait-il refuser ? Soudain, Lisa prit la parole, posant une main sur celles de Lelouch à coté d’elle.


- Et si vous vous joigniez à eux Lelouch ? Vous excellez dans le piano il me semble ?


De ce fait, elle lança un rapide regard à son fils. Celui-ci la remercia intérieurement, ce qui ne suffit pourtant pas à l’apaiser correctement. Avant même que le prince n’est pu dire quoi que ce soit, il ajouta lui-même avec détermination :


- Excellente idée.


Sa voix avait sans doute était un peu trop abrupte. Mais l’amertume qu’il ressentait pour le moment n’était dirigée que vers une seule personne, et ce n’était pas Lelouch.


Dernière édition par Gilbert Renoir Nightfield le Lun 26 Oct - 22:48, édité 1 fois

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Le chant des moineaux et des hirondelles se mêlait harmonieusement au son cristallin de la porcelaine, créant une mélodie magique et envoûtante. Les nappes précieusement brodées rivalisaient avec les ravisants vases qui provenaient sans doute de l’Empire de Lumière. La table était parsemée de splendides bouquets de lys blanc qui contrastait avec les camélias rouges. Les premiers papillons de la saison venaient virevolter près des fleurs laissant derrière eux une trainée de poussière mystérieuse, rajoutant une touche idyllique à la scène. Les domestiques avaient préparé une multitude de douceurs pour les convives ainsi que des rafraichissements. Le soleil était en effet maître du ciel et la chaleur du mois d’avril ne correspondait en rien avec les normes de saison. Les jeunes femmes se promenaient avec des toilettes légères et élégantes, souvent accompagnées d’une ombrelle. Les invités de la famille Nightfield dissertaient sur des sujets d’ordre politique, philosophique avec leurs hôtes. Certains convives avaient pris place à l’ombre des arbres centenaires du jardin, appréciant le magnifique tableau qui s’étalait devant leurs prunelles.

Parmi les convives se trouvait un jeune garçon de dix ans. Certains auraient pu dire qu’il n’avait en aucun cas sa place ici, étant beaucoup trop jeune pour tenir une conversation sérieuse. Au début Lelouch écoutait avec une grande attention les opinions des personnes qui l’entouraient. C’est avec un sourire chaleureux que le jeune prince entreprit de participer aux conversations qui se voulaient animées mais surtout joyeuses. La maturité et les réflexions du jeune héritier étonnèrent sans doute de nombreux convives. Une grande majorité ne devait pas escompter à ce qu’il fasse preuve d’un esprit vif et éclairé et particulièrement d’un respect des convictions d’autrui. La fougue de la jeunesse empêche souvent de concevoir les différentes vues qu’un même problème suscite. C’est sans doute la raison pour laquelle les jeunes personnes sont plus enclines à se borner dans leurs opinions sans prendre la peine d’écouter des avis différents du leur. Ce n’était pas le cas de Lelouch... du moins pour les conversations auxquels il participait durant la Garden Party. Malgré son sourire de façade, une partie du jeune garçon était ailleurs... La journée ne se passait pas comme il l’avait espéré. Il s’était imaginé pouvoir profiter de la compagnie de Gilbert, lui poser une multitude de questions et surtout s’amuser et faire en sorte que son ami apprécie sa compagnie. Mais cette journée idéale c’était envolée à la minute où Miss Mathilda était apparut. C’était une jeune femme de seize ans à la beauté incontestable. Si la ravissante Lisa était comparable à une délicate orchidée, la jeune fille qui se trouvait aux côté de Gilbert était une magnifique rose noire... pourvut de dangereuses épines.

* Ils doivent bien s'entendre... ils forment même un très beau couple... *


Songea le jeune garçon chagriné au souvenir de la tournure des récents évènements. Lelouch n’osait pas regardait où c’était installé le « couple » de peur de voir quelques choses de déplaisant. La possible proximité existant entre son ami et la jeune fille était une pensée qui le répugnait. Est-ce dû à de la jalousie. Le prince conclut que oui. Il enviait la situation de la jeune fille. Elle était belle, intelligente et elle avait la chance d’avoir le même âge de Gilbert. La mine triste il arrêta son regard sur un lys, une abeille était en train d’y récolter du pollen. A plusieurs occasions il se sentit observer. L’envie de voir qui posait ainsi son regard sur lui le chatouillait... mais il s’y résigna à chaque fois de peur de croiser le regard mordoré de son ami. Le chef de la famille Nightfield semblait également être ailleurs, observant avec attention quelque chose. Soudain quelque chose titilla le petit nez du prince. Ce dernier eu le reflexe de mettre ses mains devant son visage... et il éternua discrètement. La mère de Gilbert s’enquit de savoir si son jeune invité avait froid. Ce n’était point le cas, au contraire, la chaleur était toute juste supportable sous la jolie toile immaculée. Lelouch s’excusa et plaisanta sur un dicton provenant du lointain Royaume de Lumière. Un bruit de froissement de tissus, une chaise qui heurte la table et tombe sur le sol dans un son étouffé, la voix de Nathan Nightfield qui s’adresse à son fils d’une voix douce. Les discussions s’interrompirent sur les champs. Instinctivement, le regard améthyste de Lelouch chercha son ami parmi les convives. Le prince fut stupéfait de voir son ami debout, le bras légèrement levé. La surprise fit alors place aux soupçons. Le jeune héritier savait que Gilbert gardait son sang froid en de nombreuses circonstances et n’avait pas un caractère impétueux ni belliqueux.

* Qu’a-t-elle bien pu faire... ou dire pour qu’il... réagisse ainsi ? *


Pas le moindre son ne résonna par la suite. Le monde semblait plongé dans un silence éternel. Lelouch remarqua les regards étonnés des invités, certaines jeune femme semblaient outrées peut être peinée pour Mademoiselle Mathilda. Lentement, le corps figé de son ami sembla reprendre vie et le jeune homme s’approcha de Nathan. Ce dernier était proche du jeune prince, ce qui permit à celui-ci de déceler dans les yeux dorés du fils Nightfield la flamme de la colère. Fronçant les sourcils, Lelouch jeta un rapide regard vers la jeune demoiselle qui avait provoqué l’incident. Deux jeunes filles venaient de la rejoindre. Il y avait deux possibilités. Soit ses amies venaient la réconforter soit ces dernières étaient venues s’enquérir des raisons du brusques changement d’attitude de leur hôte. Le regard de pierre précieuse de Mathilda croisa le regard noir du prince. Cela eu l’air de déplaire à la demoiselle mais elle détourna rapidement les yeux. Ce ne fut absolument pas le cas de Lelouch. Une douceur ressemblant à celle de la soie le tira de ses réflexions. Légèrement surpris, il posa son regard sur le visage angélique et doux de Lisa Nightfield. Cette dernière lui proposa de jouer du piano. D’après les brides de conversations qui lui étaient tout de même parvenus, Lelouch comprit qu’il allait jouer un morceau de musique en compagnie de Gilbert qui jouerait du violon et de Mathilda qui les accompagnerait avec sa contrebasse. Lelouch ne savait pas quoi répondre... De toute manière il n’eut pas son mot à dire, son ami avait tranché pour lui. La voix de ce dernier était quelque peu aigre.

* Est-il également en colère après moi ? *


Se mordant discrètement la lèvre inférieure, le prince se leva résigné. Lelouch n’avait pas assez de courage pour affronter le regard de son ami. Le jeune garçon pensait qu’il était aussi coupable que Mathilda. En effet c’était lui qui avait laissé Gilbert entre les mains délicates mais néanmoins acérées de cette sirène. Sir Jeremiah Gottwald suivait le jeune héritier de prêt sans omettre de lancer un regard meurtrier sur la jeune fille qui accompagnait les deux jeunes hommes. A première vue il ne c’était pas trompé sur son compte et avait eu raison de lui interdire l’accès du salon, même si ce geste lui avait valu des réprimandes. Sir Jeremiah regarda furtivement l’ami de son protégé. Ce dernier semblait très remonté... Les trois musiciens pénétrèrent dans une vaste pièce où trônait en son centre un imposant piano à queue. Des domestiques apportèrent des chaises et les instruments personnels de Gilbert et Miss Mathilda. Le fils Nightfield voyait que son ami était quelque peu intimidé. Il l’invita à s’installer. Lelouch pris alors place devant le magnifique piano et adressa un sourire à son ami. Un vieil homme, portant des lunettes rondes, lui remis une partition. Le jeune prince le remercia en esquissant un sourire timide. Lelouch jouait du piano depuis sa tendre enfance mais cela se limitait le plus souvent au cadre privé. Il ne savait pas s’il arriverait à se montrer à la hauteur des espérances de Lisa Nightfield. Lelouch lança un regard à la mère de son ami. Cette dernière lui sourit chaleureusement sans doute pour l’encourager. Gilbert semblait étrangement déterminé, cela en était déconcertant. Miss Mathilda quand à elle semblait mal à l’aise aux cotés de Gilbert.

~*~

Première note de piano, une douce introduction plongeant l’auditoire dans un monde doux, romantique et mélancolique. Les doigts fins de Lelouch effleuraient les touches du piano comme on effleure la surface de l’eau. Les yeux mi-clos, plus rien n’existe autour du jeune homme excepter le piano, ses deux compagnons et la douce mélodie. Complainte du violon suivie d’un splendide duo violon et contrebasse. Ce qui venait de se passer entre les deux jeunes gens semblaient n’avoir été qu’une illusion. Les notes des deux instruments se liaient et créaient une mélodie envoûtante. Les prunelles violacées du prince observaient durant un cours instant les deux jeunes gens. Tous deux étaient concentrés sur leurs instruments, maniant leur archet avec virtuosité. Un sourire fleurit sur les lèvres du jeune garçon. Gilbert semblait être redevenu lui-même et les sons du violon semblaient l’apaiser. Lelouch ferma les yeux écoutant la douce histoire que les instruments contaient à l’assemblée. Ses doigts caressèrent à nouveau les touches révélant des notes enchanteresses, se mêlant avec les notes mélodieuses des deux instruments l’accompagnant. C’était un ballet de notes qui virevolter dans les airs comme des papillons multicolores. Dernière notes clôturant ce monde mystérieux sur une touche de nostalgie, de tristesse, d’amour perdue mais aussi d’espérance.

~*~

Les grands yeux améthyste de Lelouch s’ouvrirent comme si la musique l’avait transporté dans un rêve. Lelouch observa les convives, légèrement inquiet. Le silence dura quelques secondes pour faire place à une pluie applaudissements. Le rouge monta aux joues du jeune prince et ce dernier trouva refuge prêt de son ami qui semblait tout aussi gêné et intimidé que lui. Mathilda se rapprocha mais resta quelque peu en retrait. Les trois jeunes gens saluèrent élégamment leur auditoire. Les parents de Gilbert vinrent féliciter les jeunes gens puis regagnèrent le jardin en compagnie de leurs invités. Si les musiciens le désiraient, ils pouvaient toujours entreprendre de jouer un second morceau pour le plus grand plaisir des convives. Sir Jeremiah sentant le regard insistant de son protégé, décida de sortir et de veiller à l’extérieur du salon. Une fois seuls, Lelouch, un sourire timide aux bords des lèvres, se retourna vers Gilbert afin de le félicité.


- Vous maniez votre archet avec virtuosité et grâce Gilbert... il en va de même pour vous Miss Mathilda.

Le jeune garçon avait pour habitude de tutoyer son ami uniquement lorsqu’il était seul ou bien avec des personnes qu’il connaissait comme sa petite sœur. En revanche il respectait les codes d’usages lorsqu’il était en public aux côté de son ami. Lelouch s’était légèrement incliné devant la jeune fille pour saluer sa performance. Voyant le regard toujours aussi méfiant qu’elle lui accordait, le prince détourna son regard pour le poser à nouveau sur son ami. Le prince considérait le faite que Mathilda avait eu une chance de passer du temps avec Gilbert. C’était au tour de Lelouch désormais même si cela devait déplaire à la demoiselle. Un sourire gêné apparut sur le visage du jeune garçon. Il espérait que Gilbert ne lui tienne pas rigueur de l’attitude qu’il avait eu à son égard un peu plus tôt.

- Gilbert, consentez vous toujours à m’accorder ma requête quelque peu égoïste ?

Le visage de Miss Mathilda se fit sévère et froid comme si Lelouch avait prononcé un blasphème. La jeune fille avait sans doute intercepté la conversation que les deux jeunes hommes avaient eue auparavant dans un des salons car elle s’interposa vivement à ce que le prince passe du temps avec Gilbert. Face à une telle agressivité, le jeune héritier recula. Ses traits étaient figés par la surprise et l’incompréhension. La présence de son chevalier aurait été rassurante dans une telle situation mais malheureusement il n’était pas là. D’ailleurs où était-il ? Lelouch se sentait soudainement menacé et trouva un soutien en la personne de Gilbert. Le regard de ce dernier était devenu aussi dur que le métal dont ses yeux tiraient leur couleur si particulière.


Dernière édition par Lelouch Lamperouge le Lun 1 Fév - 19:39, édité 1 fois

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Le jeune héritier des Nightfield se dirigeait d’un pas décidé vers l’intérieur de la bâtisse, précédé de Nathan et des autres invités, et suivit par Lisa, Lelouch et Mathilda. Il essayait de reprendre sans succès son sang-froid perdu en cours de route. Quand il avait entendu la jeune demoiselle prononcer de telles vilenies, il avait eu pendant une fraction de seconde la conviction que ça ne pouvait pas être elle qui avait prononcé ces mots sans pitié. Et ce fut ce doux et innocent sourire qui finalement réussi à lui donner tord. Sur le coup, son sang n’avait fait qu’un tour. C’était totalement d’instinct qu’il s’était levé si précipitamment pour porter la main sur la jeune fille. Gilbert détestait au plus profond de lui-même les êtres si retors et sournois. Heureusement que Nathan avait su déceler le malaise et intervenir au bon moment. Il savait qu’il lui suffirait d’un mot, un seul, pour que son fils revienne à la raison. Encore heureux. Car dans le cas contraire, si le jeune avait vraiment commit ce geste, celui-ci, pourtant insignifiant, aurait eu des conséquences on ne peut plus désastreuses. Les apparences avaient tellement d’importances pour tout ces bourgeois, ces nobles… Il suffisait d’un seul minuscule faux pas et tout pouvait chavirer. Gilbert était intérieurement furieux, et pas seulement contre Mathilda. Certes, il ne pouvait occulter le fait qu’il en voulait, au moins un peu, à Lelouch pour l’avoir laisser tomber ainsi. Déjà qu’il avait du mal à supporter la façon dont le jeune prince le voyait… (La façon dont il pensait que le prince le voyait…) Mais au final, la personne contre qui il était le plus fâché, c’était bel et bien contre lui-même. Il s’était en quelques sortes laissé embobiner par le manège de la demoiselle, persuadé qu’elle été aussi douce et pur que ce qu’elle laissait paraitre. Oh, à aucun moment il ne lui avait accordé la moindre confiance. Non, ceux ayant ce droit étaient bien trop peu nombreux et privilégiés. Mais disons qu’elle avait réussit à gagner un certain crédit à ses yeux. De par sa discrétion et sa gentillesse, elle avait l’air d’être le genre de personne que Gilbert aimait beaucoup. De plus, elle était vraiment mignonne… Non, plus que mignonne, elle était même belle, tout simplement. Le genre de beauté rafraichissante, celle qui reste et résiste aux affres du temps. Et bien que l’héritier des Nightfield n’était en rien intéressé par les histoires de cœurs, qu’il jugeait insipides, fades et sans intérêt, il restait un jeune homme malgré tout, encore en plein dans l’adolescence. En conséquence, la présence d’une jolie fleur, et qui plus est du même âge que lui, ne pouvait que l’inciter à endormir sa méfiance. Il ne pouvait par conséquent pas s’empêcher de ressentir une sorte de honte gênante à l’idée que cette situation aurait pu être évitée si seulement il avait continué à rester aussi froid que possible envers quelqu’un qu’il ne connaissait pas tant que ça.

Lorsque finalement il arriva dans le salon principal, Monsieur Luberier, le précepteur qui n’était toujours pas partit et avait préféré se joindre aux festivités, lui tendit l’étui de son violon et lui proposa une partition. D’un simple coup d’œil, Gilbert en lu le titre et cela suffit à lui mettre les notes de la musique en tête. Il acquiesça sans prendre la feuille et profita du fait que le professeur donne les partitions aux deux autre joueurs pour sortir sans bruit l’instrument de son coffret de bois noir nacré. Il laissa les autres s’adapter, observer le petit groupe d’invités et essayer de garder contenance devant eux et il finit par se perdre un instant dans la contemplation silencieuse de l’instrument à cordes. Il remarqua d’un air distrait la discussion que Mathilda tenait avec une vieille dame qui l’encourageait, et le regard bienveillant que sa mère lançait à Lelouch. La colère de tout à l’heure avait déjà fait place à une sorte de tristesse mitigée. Il regrettait ce qu’il avait failli faire à la jeune fille. Pour lui, ce n’était pas justifié. C’était à ses yeux la preuve qu’il pouvait encore être un gamin puéril. Oh, évidemment, pour d’autre il n’était que bien trop mature. A son âge, on ne devrait pas être si sérieux. Mais lui voyait les choses différemment. Car il voulait que l’on soit fier de lui tout simplement. Et il savait que ce n’était pas en agissant comme un gosse toute sa vie que ce serait le cas. Alors, on peut dire qu’il s’était forcé à grandir un peu trop vite… Et de temps en temps, il ne pouvait s’empêcher de retrouver le gamin en lui, celui qui agissait sans réfléchir aux conséquences. Finalement, le bruit de quelqu’un qui frappe deux coups secs de ses mains le ramène la réalité. Luberier avait placé un porte-partition devant Mathilda, assise sur un tabouret, et devant le regard améthyste de Lelouch. Gilbert était le seul debout et sans partition. Pourquoi faire ? Il en connaissait les notes par cœur à force de les avoir répété. Mais jamais encore il n’avait pu jouer le morceau original vu que le précepteur à tête de renard ne pouvait que l’accompagner de temps en temps au piano. L’auditoire avait à présent cessé toutes leurs discussions, attendant dans un silence religieux le début du spectacle. A cet instant on aurait dit que la scène du jardin n’avait jamais eu lieux.

Ce fut Lelouch qui devait commencer, entonnant un solo de piano durant plusieurs secondes. Des notes graves, lentes, lancinantes qui ne pouvait empêchées de partir dans des tons légèrement plus aigues par la suite, sans pour autant laisser tomber les longs tremolos qui restait collés aux tympans en arrière-plan sonore. Gil jeta un coup d’œil àau jeune prince qui semblait complètement dans son monde, absorbé par la musique… Et sans qu’il ne puisse s’expliquer pourquoi, cette vision le rendit un peu triste, et une sensation de solitude l’envahit. D’habitude, il aimait cette solitude. Mais là, elle lui semblait comme un invité indésirable qui s’était infiltré dans prévenir. C’était une impression… Désagréable. Il aurait voulu s’en débarrasser. Mais comment faire donc ? Jamais il n’avait ressentie ça auparavant. Il prit le parti de ne plus y penser et détourna les yeux vers Mathilda. Celle-ci venait de finir d’analyser la mélodie et attendait son moment. Elle ne semblait guère à l’aise et quand elle capta le regard du jeune homme aux cheveux noirs, elle se détourna bien vite, trouvant soudainement un intérêt tout nouveau aux cordes de la contrebasse. A force de s’en faire, Gilbert failli rater son départ. C’est d’ailleurs avec un retard imperceptible que seuls les habitués de la musique pouvaient remarquer. Le violon commença donc une longue plainte, comme une litanie lancinante en duo avec la légèreté du piano. Celui-ci s’éclipsa très discrètement pour laisser la place a la force de cette contrebasse si poignante. Le nouveau couplet dura longtemps aux yeux de Gilbert. Un peu trop. Il était légèrement déstabilisé, bien qu’il ait réussi à retrouver une certaine sérénité comparé à tout à l’heure. Il fit quelques écarts, quelques erreurs, mais apparemment peu de monde s’en souciait. Ce fut au moment où le piano revint que toute tension sembla disparaitre soudainement. Le jeune violoniste, les yeux fermés et concentré sur son archet, sembla s’apaisé… Le rythme de son instrument se fit plus doux et leste, plus comme un air qui se voulait rassurant. Les musiciens étaient complètement dans leurs mondes, seuls leurs notes virevoltantes dans les airs comme des papillons semblaient avoir de l’importance à leurs yeux. Le monde aurait pu s’écrouler que rien ne les tireraient de leurs doux rêves mélancolique. Ce morceau racontait quelque chose. Une histoire profonde, remplie d’amour, de joies, de tristesse et de doutes. Et ces trois petits, ces jeunes qui semblaient tous trop matures pour leurs âges, en étaient les protagonistes. La contrebasse et son amertume, le violon et sa froideur lunaire, ainsi que le piano et sa douce chaleur… Même célèbre pièce d’opéra n’aurait pu être plus belle, plus laconique. Et soudain, c’est la fin. Les deux instruments à cordes se taisent sans cérémonie. En revanche, les touches d’ivoires résonnent encore quelques secondes à travers la pièce. Des secondes qui s’égrènent bien trop vite selon le jeune Nightfield qui ne peut s’empêcher de garder les paupières closes jusqu’à l’extrême fin…

Un mince soupir passe ses lèvres quand il entend les applaudissements. A ses cotés, les deux jeunes gens qui l’ont accompagnés semblaient gênés. Lui aussi d’ailleurs ne savait ni trop où se mettre, ni comment réagir. Après force de félicitations extasiées, tout le monde retourna dans le jardin, commentant la scène à laquelle il venait d’assister. Au passage, Nathan posa une main sur l’épaule de son fils et lui adressa un bref sourire. Ses yeux rieurs indiquaient à quel point il était content d’avoir réussi à faire oublier l’incident au reste des invités. Sans un mot de plus, il rejoignit sa femme à coté d’une des tables drapées de blanc, laissant les trois jeunes gens seuls. Gilbert se chargeât se ranger son instrument dans l’étui qu’il posa sur le banc de l’imposant piano noir. Il se redressa quand il entendit la remarque de Lelouch, et hocha la tête en un bref signe de remerciement. Le prince fit de même envers Mathilda qui, contemplant l’archet qu’elle avait toujours à la main, se fit un devoir de l’ignorer royalement. Devant une attitude aussi puérile, le garçon aux yeux mordorés ne put empêcher son visage d’exprimer une certaine lassitude blasée. Pourquoi diable se braquait-elle ainsi ? S’il y en avait ici qui devait réagir ainsi, ce n’était certainement pas elle. Alors qu’un silence tendu s’installa, Lelouch demanda à son hôte de lui accorder sa demande. Le concerné voulut acquiescer et esquissa un début de sourire mais celui-ci s’éteint bien rapidement devant la suite des événements…

La demoiselle aux yeux d’ambres précieuses se posta d’un air ferme et déterminé à quelques pas du fils de l’empereur. Elle semblait hors d’elle et une telle hargne habitait son visage que Lelouch recula, se rapprochant de son ainé et semblant chercher quelqu’un ou quelque chose du regard. Mathilda commença à déverser son sac en des paroles plus transpercantes et acérées que des lames terriblement aiguisées.


- Non mais pour qui tu te prends ?! Tu n’es que de la progéniture miteuse qui profite de la notoriété de ses géniteurs comme une sangsue ! Comment oses-tu t’accrocher à quelqu’un comme Gilbert ?! Elle s’avance de la cible de sa haine. Pauvre hypocrite ! Sais-tu seulement que la raison pour laquelle les gens te supporte est uniquement du à ton rang ? L’Empereur aurait du te jeter aux égouts à ta naissance, il a déjà bien trop d’héritiers !!


Tout cela sifflait comme des serpents prêts à mordre. Gilbert en fut encore plus éberlué que tout à l’heure. Il ne reconnaissait plus la douce Miss qu’on lui avait présentée tantôt. Son corps était figé tant il n’arrivait pas à analyser la situation. Le flot d’immondices continuait pourtant son horrible besogne.


- Les rebuts comme toi me dégoutent. Ils profitent lamentablement des autres en utilisant leurs pouvoirs derrière des faux-semblants ! Je les hais… Je TE hais !


Avant même de finir sa phrase, elle n’eu qu’une enjambée à faire pour se retrouvé devant le prince aux cheveux noirs de jais. Dans un réflexe de colère animale, ce fut cette fois elle qui leva le bras, prête à frapper, l’archet encore dans sa main. Elle le serrait si fort que les jointures de ses doigts étaient devenus blancs mais elle avait l’air d’avoir oublié tout le reste. Témoin de cette scène, Gilbert eu enfin l’air de se réveiller, conscient de la situation critique qui se déroulait sous ses yeux. Sans même s’en rendre compte, son corps bougeât tout seul…

Un bruit de bois qui craque et se brise emplit la pièce un long moment. Le temps semblait comme s’être arrêté.
Une goutte de sang carmin souilla le marbre du sol.
Cette fois, la tension était à son maximum. Personne ne bougeait, personne ne parlait, comme si la moindre chose aurait pu tout briser en a peine une seconde.
Mathilda était debout, tremblante, les yeux écarquillés, comme si elle venait d’échapper à un cauchemar digne de la plus grande épouvante. Sa main s’ouvrit et un morceau d’archet brisé tomba par terre. Face à elle, Gilbert, un bras levé en mouvement de protection et l’autre entourant les épaules du prince, la bombardait d’un regard noir et remplie d’une haine sourde encore pire que celle dont elle venait de faire preuve. Quelques éclats de bois semblaient avoir traversés le tissu de sa manche pour se ficher dans sa chair, tandis qu’une entaille à la joue gauche et une autre, plus petite, sur le cou, étaient responsable du liquide rouge qui goutait lentement. Les cordes d’archets étaient si fines et robustes qu’elles pouvaient devenir de vraies armes. La demoiselle avait le cœur qui battait la chamade sous le coup de l’adrénaline. Elle ne put soutenir le regard assassin et regarda ses mains assaillies de spasmes. Elle déglutit. Elle venait de se rendre compte de la portée de son geste. Pourtant, même si elle avait l’air de regretter, elle était sans doute en train de se dire que le mal était fait, et qu’il était inutile de faire marche arrière. Elle prit une inspiration, prête à prendre la parole avec autant de détermination que depuis le début, mais elle fut stoppée par le plus âgé qui lui attrapa le poignet, la dominant de toute sa hauteur. Si elle, elle détestait les gens comme Lelouch, lui avait en horreur ce genre d’êtres… Sourire de miel et cœur de fiel…


- Arrête ce petit manège immédiatement… N’en rajoute pas !


Il était passé au tutoiement non pas à cause d’une quelconque proximité, au contraire ! C’était la preuve qu’à présent, elle n’était rien pour lui, et ne pourrait jamais l’être. Maintenant, elle avait définitivement perdu tout son respect. Surprise, elle voulut échapper à sa poigne et protester mais il l’en empêcha.


- Tu n’as rien a dire. C’est moi qui choisi les personnes avec qui je veux être. L’air furibard, elle se débâtit une ultime fois et il la lâcha. J’imagine qu’il est inutile de te préciser que ce n’est plus la peine de te présenter à nouveau ici à l’avenir ? Et sache aussi que ce n’est pas non plus la peine de reparler de cette histoire, c’est clair ? Car de ma parole ou de la tienne, quelle sera celle à qui l’on accordera le plus de crédit à ton avis ? Et je veux des excuses.


Sa voix était calme, posée et terriblement glaciale, tout comme son regard aussi tranchant que la glace. A l’inverse de Mathilda qui était encore enflammée. Elle eu un rictus mauvais et se tourna vers Lelouch avec une expression étrange. Son ton semblait étrangement… Rieur.


- Des excuses ? Vous pouvez toujours les attendre. J’ai pensé chaque mot que j’ai prononcé et je ne suis pas du genre à revenir sur mes paroles. En revanche, tu ferais bien de te méfier petit prince. Il n’est pas du genre à te suivre comme un gentil chien obéissant. Un jour, il te trahira ! Et peut-être que ce jour-là, tu regretteras amèrement d’avoir gagné cette bataille.


Gilbert ne comprit pas le sens des paroles qu’elle venait d’adresser à Lelouch. Elle tourna les talons et repartit vers l’extérieur, l’air troublé mais ayant déjà réussit à raccrocher son joli sourire. Le jeune homme la regarda partir jusqu’à ce qu’elle soit hors de son champs de vision. Ce petit cinéma l’avait complètement vidé, et il était en présent encore énervé, mais aussi intensément soulagé. Il avait dis ce qu’il avait eu à dire et pouvait espérer que tout serait finit à présent. Mathilda pouvait être la pire des garces, elle avait tout de même l’air honnête et fière. Tellement fière qu’elle s’empresserait bien vite doublier cette histoire et d’éviter un maximum le jeune Nightfield. Celui-ci d’ailleurs, retourna à la réalité grâce à la douleur supportable mais néanmoins présent de ses entailles aux visages et blessures au bras. Il se souvint brusquement de la présence de Lelouch et se retourna vers lui. Il avait l’air complètement perdu et mortifié. Le poing serré, Gilbert resta un instant interdit, la gorge noué, ne sachant que dire, puis finalement, il s’approcha lentement de lui, le regard bas.


- Vous n’êtes pas blessé ? Pardon pour cette… scène.


Tout en parlant, il vérifiait que son vis-à-vis n’est pas été à blessé. Gilbert avait, en revanche, la mauvaise manie de vouvoyer Lelouch tant que celui-ci ne l’avait pas rappeler à l’ordre pour cesser. Encore un réflexe du à son éducation. Il ne s’en rendait jamais compte et c’était comme s’il se sentait inconsciemment obligé d’attendre quelque chose, un signe, qui pourrait lui indiquer qu’il devait laisser tomber les politesse d’usage. Mais peu importe, pour le moment, le jeune homme aux yeux d’or se fichait pas mal de savoir comment s’adresser à Lelouch. Il était à la fois en colère contre lui-même et contre Mathilda et ses paroles sournoise, et gené de n’avoir pu éviter un tel spectacle à son… Ami… Car tel était le mot à employer quand l’on tenait à quelqu’un au point de vouloir le défendre envers et contre tout… Non ?

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Je suis en train de rêvasser dans la calèche songea le jeune prince. C’était la seule conclusion plausible à laquelle son esprit parvenait. Comment diable pouvait-on passer d’un doux songe à un horrible cauchemar aussi rapidement ? Il y a un instant, les trois jeune gens jouaient en harmonie, plongeant la demeure de Nightfield dans un monde idyllique, et le voila maintenant entre les griffes d’un splendide et dangereux chat siamois. Bien que cela soit inutile, le jeune héritier chercha Sir Jeremiah du regard, espérant le voir apparaitre à l’entrée de la salle où avait eu lieu le petit concert… mais malheureusement ce dernier semblait suivre les ordres qu’il avait reçu un peu plus tôt, à la lettre : ne pas agir sans permission. Le prince voulu l’appeler mais le vile serpent commença à cracher son venin. Les mots que le jeune héritier voulait prononcer se perdirent dans sa gorge. Son corps se figea comme si en face de lui ne se tenait pas une jeune fille mais la terrible Médusa en personne. Il avait l’impression que la chevelure noire et ondulée de Mathilda s’était transformée en horribles serpents venimeux. La jeune femme lui avait sans aucun doute lancé un sort car plus aucune parcelle de son corps ne pouvait bouger. Son visage enfantin était pétrifié et arborait une expression oscillant entre peur, surprise et incompréhension. Toutes les notes venimeuses que la jeune fille déversait au jeune prince, parvenaient à ses oreilles de manière très claire malgré son air figé et ahuri.

~*~

Lelouch se demanda comment Mathilda pouvait penser de telles choses à propos de sa personne alors que les deux jeunes gens venaient tout juste de se rencontrer. Le prince appréciait justement Gilbert car ce dernier ne faisait pas fi de son rang et qu’il ne chercherait pas à profiter de sa compagnie pour tirer un quelconque profit. Le jeune prince savait parfaitement que nombreuses étaient les personnes qui lui accordait de l’importance uniquement parce qu’il portait le nom de l’empire. Tout ce que Mathilda débitait, Lelouch en avait pleinement conscience mais que pouvait-il y faire à son âge ? Il n’y avait pas hypocrisie dans les actes du jeune garçon. Ce n’est en aucun cas lui qui avait choisit de naitre au sein de la famille royale et de surcroit d’être le fils de l’Impératrice. C’est vrai que son père avait déjà un nombre important d’héritiers et le prince c’était toujours demander pourquoi son père avait non pas une épouse mais plusieurs. Certes l’épouse officielle était sa mère et c’était cette dernière qui siégeait aux cotés de son père mais… Lelouch ne comprenais pas comment sa mère pouvait accepter une telle situation. Néanmoins le jeune garçon n’aurait pour rien au monde abandonné sa grande famille. Il tenait trop à ses frères et sœurs même si parfois il se chamaillait avec ces deniers. Les paroles acerbes de Mathilda blessèrent le cœur du jeune garçon de la pire façon qui soit. Un cobra venait de mordre un petit oisillon tout juste sortie du nid. C’est alors qu’une pensée aigre s’empara de l’esprit du petit oiseau sans défense. Si comme la demoiselle se plaisait à le dire haut et fort, Lelouch aurait dû être jeté aux égouts… qu’aurait-elle faits de la douce Nanaly ?! D’après son raisonnement, elle aussi aurait du être sacrifiée étant la cadette de Lelouch ?! Inconsciemment, le prince commença à bouillonner mais la peur l’empêcher toujours de se mouvoir ou du moins de se défendre verbalement. Que Mathilda s’en prenne à lui le choquait mais qu’elle s’en prenne indirectement à sa petite sœur le révoltait. Sa mâchoire se crispa et un étrange éclat apparut dans les profondeurs de ses yeux améthyste.

* La personne qui se complait dans l’hypocrisie ce n’est pas moi mais elle. *


La belle demoiselle chantonnait des paroles de lèse majesté de sa voix suave. Elle se rapprochait inexorablement du jeune prince qui lui était totalement tétanisé. Mathilda n’avait plus rien en commun avec la jolie rose qu’elle avait été dans le jardin. La magnifique rose avait fait place à une effroyable ronce. Les mots malfaisants que la Miss prononçait, lacéraient toujours un peu plus le cœur du jeune prince ouvrant une brèche à la colère et la haine. Ses yeux améthyste inquiets cherchaient une quelconque trace de lucidité dans les prunelles ambrées de la demoiselle mais cette dernière était en proie à une folie sans nom. Le visage déformé par la haine elle leva son bras, son poing enserrant avec force son archet. Sa peau était étrangement tendu et faisaient ressortir les jointures de sa main. Par instinct de conservation, les bras du jeune prince bougèrent pour protéger son visage. Les yeux clos, il attendit de ressentir une quelconque douleur mais rien ne vient. Il sentit seulement un contact sur ses épaules et entendit le bruit du bois qui se brise créant un étrange écho dans la pièce.

Ouvrant les yeux, Lelouch constata que Gilbert l’avait protégé de la haine de Mathilda. Cette dernière tremblait comme une feuille en automne, prête à tomber sur le sol au moindre souffle de vent. La main qui enserrait l’archet s’ouvrit et un bout de bois informe tomba sur le sol marbré. Le visage blême la demoiselle voulu rétorquer quelque chose, peut être pour s’excuser ou bien pour se justifier, mais elle n’en eu pas le temps. Gilbert se saisit de son poignet comme l’avait fait Sir Jeremiah un peu plus tôt. La jeune fille se débattit mainte et mainte fois sans succès. Lelouch n’avait jamais vu Gilbert dans une colère aussi… noire. Ses yeux dorés étaient étrangement terne, il était même quelque peu effrayant. Le sang froid dont faisait preuve le jeune homme donna des frissons au jeune prince. Gilbert finit par relâcher la jeune fille. La voix du fils Nightfield était restée calme et ce dernier fit comprendre à la jeune fille que sa présence ne serait plus autorisée dans la demeure des Nightfield. Lelouch pensa que la demoiselle allait s’excuser, essayant de retrouver grâce aux yeux de son ami mais il n’en fut rien. C’est alors qu’un sourire inquiétant se dessina sur les lèvres de la jeune fille et elle se retourna vers Lelouch. Ce dernier semblait toujours aussi choqué, ne comprenant pas ce qui venait de se passer, ne trouvant aucune logique dans les agissements de la jeune fille… Miss Mathilda lança un avertissement au jeune prince avec une voix étrangement joyeuse, ce qui était doublement inquiétant.

* Me méfier ? Pourquoi devrais-je me méfier de Gilbert ? Qu’entend-elle par « il te trahira » ? *


Lelouch voulu en savoir plus, que la jeune demoiselle s’explique clairement mais il se retient. Il ne devait en aucun cas faire attention aux inepties de la demoiselle. Le jeune prince avait confiance en Gilbert et tout ce que pourrait dire la jeune fille n’y changerait rien. Ayant repris contenance Miss Mathilda se retourna et partie en direction du jardin. Gilbert qui avait été si sûr de lui à l’instant semblait soudain très las. Le regard de Lelouch était resté fixé sur la direction qu’avait prise la demoiselle. Une multitude de questions assaillit l’esprit du jeune garçon, interrogations qui auraient occasionné une sacrée migraine à n’importe qui sauf au jeune garçon. Il n’était sortit que très rarement du palais et c’était la première fois que quelqu’un montrait une haine aussi ouverte à son égard. Son comportement avait toujours était exemplaire, se montrant digne de son rang et de son nom. Est-ce cela que Mathilda appelait de l’hypocrisie ? La voix de Gilbert le tira de ses réflexions qui étaient un peu trop sombre pour un enfant de son âge. Son ami s’inquiétait de le savoir blesser. Lelouch leva ses grands yeux violacés vers son ami et son visage qui était jusqu'à maintenant celui d’un enfant choqué devient légèrement boudeur et exaspéré.

- Celui qui est blessé ici ce n’est pas moi mais toi. Je te prirai de bien vouloir arrêter de me vouvoyer quand nous sommes seul sinon je vais m’énerver !… - léger silence - ...mer... Merci de m’avoir protéger Gilbert.

Des gouttes de sang perlaient du visage et du cou de son ami. Lelouch repris un visage sérieux et examina les entailles de son ami. Lorsque Mathilda avait abattu son archet ce dernier avait heurté avec une rare violence le bras de Gilbert. Le bois c’était brisés en une myriade d’éclats qui avaient pour certains réussi à traversé le tissu de la veste du jeune homme. La corde quand à elle avait du céder sous l’effet du choc et était responsable des écorchures au niveau du visage du jeune homme. Les éclats avaient sûrement fusée dans toutes les directions. Il avait eu de la chance dans son malheur. Des éclats auraient pu le toucher plus gravement au visage notamment au niveau de ses yeux. Lelouch poussa un léger soupire mêlant inquiétude et soulagement. Un sourire doux illumina le visage de l’enfant.

- Il faut soigner tes blessures... Je peux m’en occuper si tu veux. J’ai l’habitude avec Nanaly.

Gilbert sembla soudainement gêné par la proposition du jeune prince mais ce dernier incita fortement prétextant que tout était de sa faute et qu’il se devait de l’aider à son tour de quelque manière qui soit. Dans un deuxième temps, le prince essaya de le rassurer en vantant ses talents d’infirmier auprès de sa jeune sœur. Le fils Nightfiled finit par accepter la mine toujours aussi gêné ce qui arracha un sourire moquer au prince. Lelouch s’empressa de regarder si le hall était vide. Il pensait trouver Sir Jeremiah mais il n’y avait aucune trace du chevalier. Le jeune prince fit signe à son ami que la voie était libre. Ce dernier conduisit son invité à l’étage en prenant garde de ne pas rencontrer des domestiques ou des invités. Comment justifieraient-ils que le jeune fils Nightfield soit blessé de la sorte ? Accuser Miss Mathilda n’était pas une bonne idée. Cela pourrait créer des querelles inutiles entre les deux familles des jeunes gens. C’est avec une extrême discrétion que les deux jeunes gens montèrent un escalier en marbre blanc. Afin de détendre l’atmosphère Lelouch raconta comment ses deux sœurs et lui-même s’éclipsaient du regard vigilant des domestiques. Lelouch était d’ailleurs passé maître dans l’art de l’évasion ce qui agaçait domestiques et gardes. Une seule personne était capable de les retrouvés et cette personne n’était autre que Marianne Vi Britannia.

~*~

Gilbert conduisit son invité et accessoirement infirmier dans une salle de bain du premier étage de la demeure. Le jeune homme s’installa sur le rebord de la baignoire toujours aussi gêné mais néanmoins résigné. Lelouch ôta sa veste blanche, la posa sur un meuble laqué et retroussa ses manches. Il examina une seconde fois l’état dans lequel se trouvait le bras de son ami. Pour nettoyer la plaie il fallait que ce dernier ôte sa veste et sa chemise mais cela risquerai de faire bouger les éclats et de créer des douleurs inutiles. La mine désolée, Lelouch lui annonça qu’il valait sans doute mieux découper les tissus pour avoir accès à la blessure sans risque d’aggraver cette dernière. Son ami accepta et indiqua à Lelouch un tiroir où devait se trouver une paire de ciseaux. Suivant les diverses indication de son « patient », Lelouch sortit la paire de ciseau, du coton – produit rare, coûteux mais très utile - repris des serviettes et de l’alcool. Le silence régnait dans la petite salle blanche mais cela ne semblait pas gêner les deux jeunes gens. Le plus jeune s’attelait à sa tâche et l’ainée le regardait tout en étant absorbé par des pensées qui lui étaient propre. Le prince découpa assez haut la manche de son ami puis fit une coupe dans la longueur. Le morceau de tissu tâché de sang tomba sur le sol. Les morceaux incrustés dans la chair du jeune homme étaient peu nombreux ce qui rassura le garçon. Le jeune garçon était concentré sur sa tâche et c’est avec délicatesse et précision qu’il enleva les morceaux de bois. La tâche était plus ou moins ardue par endroit mais le prince veillait à ne pas se montrer trop brusque. Une fois la plaie débarrassée de tous les éclats, le jeune garçon pris des serviettes et du coton et les imbiba légèrement avec de l’alcool.

- Ca va te brûler... tu veux mordre quelque chose ?

La mine peiné et anxieuse le prince scruta son ami. Ce dernier refusa poliment l’offre et se contenta de détourner ses yeux de la plaie rougeâtre mais néanmoins débarrassée de tous débris de bois. Lelouch hésita un instant puis tamponna doucement la blessure durant de très court laps de temps. Pas un son de franchir les lèvres du jeune Nightfield. Une fois les blessures désinfectées comme il se doit, le prince banda le bras de son ami. Le nœud fait Lelouch se releva. Il s’en voulait car c’était en partie de sa faute si Gilbert avait était blessé… non c’était entièrement de sa faute.

- Je suis désolé Gilbert... Si j’étais resté avec toi... non si je n’étais pas venue à l’improviste, Miss Mathilda ne se serait pas emporté de la sorte et tu n’aurais pas été blessé en essayant de me protéger. Pardonne-moi.

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Le jeune homme n’aimait pas cette situation. Il ne l’aimait vraiment pas. Il avait eu l’impression que tout lui échappait, lui glissait entre les doigts comme de l’eau. Heureusement, après le départ de Mathilda, tout semblait finit. La réaction de la demoiselle était étrange et excessive mais pas incompréhensible. Du moins, c’est ce qu’il se disait. En revanche, il n’aurait jamais imaginé qu’elle aurait pu aller aussi loin, oubliant même tout protocole et bienséance. Et d’ailleurs, il s’était lui-même découvert une face qu’il ne se connaissait pas et qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’exploiter auparavant. A aucun moment il n’avait perdu son sang-froid et il ignorait qu’il pouvait rester aussi flegmatique dans une telle situation. Et il ne se savait pas non plus capable d’une colère si froide et sourde. Car oui, les paroles de la jeune fille l’avait mis en colère. Et ce n’était pas seulement car il s’agissait d’injures grossière faite envers un membre de la famille impériale, mais aussi car il se sentait indirectement visé par tout ces propos, bien que la fille aux cheveux noirs pensait déverser sa haine sur Lelouch uniquement. Les enfants inutiles devaient être jetés aux ordures comme de vulgaires déchets… Il se rendit compte que ces mots lui avait fait mal et avait rouvert une brèche de son passé. Ce jour-là il y a si longtemps… Lorsque Nathan l’avait trouvé dans cette cellule minable et sombre… C’était si loin à présent. Pourtant, il ne savait toujours pas ce qu’il y faisait. Pour lui c’était un peu ça, il illustrait les paroles de Mathilda : Ce cachot, on l’y avait jeté pour se débarrasser de lui. C’était sans doute cette pensée qui l’avait fait réagir ainsi devant l’invitée. C’est pourquoi il se sentit un peu coupable quand le jeune prince le remercia de l’avoir protégé. Car évidement, c’était bien ce qu’il avait fait mais ça n’avait pas été uniquement par gentillesse, amitié, ou une autre chose du genre. Ce sentiment de culpabilité l’empêcha de répondre, et même de sourire à la remarque faussement exaspéré du garçon quand à sa sale manie de le vouvoyer. Gilbert pris alors conscience de ses propres blessures quand Lelouch, devant son mutisme, le lui avait fait remarquer. Il regardait les petits éclats de bois fiché dans la manche de sa chemise qui commençait à être souillée de la couleur carmin du sang. Il sentait sa joue lui bruler et il en était de même pour son cou. Rien d’insupportable mais pas franchement des plus agréables… Malgré tout, il voulut protester fortement lorsque Lelouch lui proposa ses soins. Il considéré que ce n’était rien, que les lésions étaient seulement superficielle, et que même si ce n’était pas le cas, il pouvait très bien se débrouiller tout seul. Mais rien à faire. Il n’eu même pas le temps d’exposer le premiers de ses maigres arguments que le plus jeune lui démontrait déjà les siens, vantant ses mérite d’infirmier devenu somme toute très honorable grâce –ou plutôt à cause- de sa sœur cadette et sa maladresse quasi-légendaire. Devant tant de fougue, il accepta à contrecœur, las et gêné. Pourquoi fallait-il que d’autres se souci de lui ? Il n’avait rien à donner, rien à offrir en échange de cette attention que ses proches lui soumettaient. Il mit de coté ses considérations pendant un temps. Sur le chemin menant à la salle de bain, il remarqua que Lelouch portait une attention toute spéciale au fait de ne croiser personne dans les couloirs. Devant une telle conviction, Gilbert se garda bien de lui dire qu’aucuns des serviteurs ou majordomes présent ici n’iraient dire quoi que ce soit à ses parents ou aux invités s’ils les croisaient et découvrait le jeune héritier Nightfield dans cet état.

Malgré tout, ce fut sans encombres ni rencontres que Lelouch et Gilbert arrivèrent dans la salle d’eau juxtaposant la chambre de ce dernier. Car la demeure était si grande que les propriétaires avaient pu s’offrir le luxe d’une grande salle de bain pour chaque chambre de la maisonnée. Lorsqu’il franchi la distance qui le séparait de la baignoire, il remarqua que moins de sang perlait pour s’écraser sur le carrelage blanc que lorsqu’il était en bas. Le liquide rouge commençait sans doute déjà à coaguler. Il s’assit sur le rebord de la baignoire en indiquant à Lelouch où il pourrait trouver des ciseaux. Il était en effet impossible de simplement retirer le vêtement. Et ce fut donc avec résignation qu’il regarda le jeune garçon découper le tissu. Il s’y résolu et laissa faire son vis-à-vis. D’un coté, il avait l’air de prendre sa tache vraiment au sérieux, ce qui arracha une esquisse de sourire à Gilbert. Au final, c’était toujours un gamin, et prince ou pas, il se trahissait lui aussi. Il écouta à peine la question de celui-ci et y répondit négativement par un vague mouvement de tête. Non, il n’avait pas besoin de mordre quelque chose. Tout de même, ce n’était pas un blessé de guerre à qui il fallait amputer un membre. Cette interrogation avait été une autre preuve de la naïveté que pouvait montrer l’héritier du trône. De toute façon, il était tellement perdu dans ses pensées que cela agissait comme un anesthésiant naturel. Les mots de Mathilda résonnaient en boucle dans sa tête. Tout à l’heure, Lelouch avait laissé le flot de paroles venimeuses l’atteindre, sans rien dire ni rien faire. Peut-être avait-il pensait à sa famille. Gilbert avait bien comprit à quel point son cadet tenait à ses sœurs et à sa mère. Les liens du sang semblait être quelque chose de fort pour le jeune garçon. L’héritier des Nightfield se demandait d’ailleurs comment il réagirait s’il apprenait que son ainé n’avait en fait aucuns liens de sang avec Lisa et Nathan. Car seuls les trois concernés ainsi que quelques rares serviteurs fidèles du domaine connaissaient la vérité. C’était encore une chose que le jeune homme aux yeux doré devait cacher… Il sortit de sa rêverie quand il comprit que Lelouch avait finit avec son bras. Celui-ci s’excusa de sa présence, qui avait était le seul déclencheur de la colère de la jeune fille. L’intéressé observa le bandage sans ciller pendant un instant avant de lui répondre d’une voix complètement neutre et désintéressé.


- Ça, je ne peux pas dire le contraire.


Il se tourna vers un miroir et examina les estafilades causées par le fil de l’archet, portant une main à sa joue. Ce qu’il venait de dire n’avait rien d’un reproche, mais il ne réussissait pas à prendre complètement conscience du fait que cela pourrait être blessant. Car il fallait bien appeler un chat un chat : Si Lelouch n’était pas venue, la demoiselle n’aurait eu aucune raison de se mettre dans une telle colère. Pour le moment, il s’inquiéta plus de savoir comment il allait se justifier face à tout le monde. Il ne pouvait décemment pas parler de Mathilda, ou alors en privé avec son père, mais il ne trouvait aucunes excuses valables. Il ne pouvait pas dire qu’il s’était battu ou était tombé, ce n’était vraiment pas crédible. Au pire, il aurait pu accuser un chat, mais il détestait tellement ces bêtes-là qu’une fois encore, ça ne marcherait pas. Finalement, son regard dans le reflet glissa jusque sur sa chemise, à présent dans un piètre état. Silencieux, il la déboutonna et l’ôta avant de la tendre devant lui d’un air dépité. Il considérait que ce n’était pas parce que l’on avait les moyens que l’on devait se permettre de gaspiller. Et là, le tissu était dans un tel état lamentable que le vêtement était bel et bien fichu. Il n’eut besoin que de deux pas pour retourner dans sa chambre.


- Il parait que la sœur ainée de Mathilda à été dupée et abusée par un homme de rang bien supérieur et proche de l’Empereur. D’après les dires, justice n’aurait jamais été faite car l’homme avait un statut bien plus haut que sa victime. Mathilda n’aurait jamais pu pardonner ni à celui qui a trompé, ni à ceux qui ont laissé faire sans rien dire. Je ne crois pas aux racontars d’habitude, mais devant une telle hargne, cette histoire doit être plus qu’un simple ragot.


Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait racontait ça. C’était quelque chose qu’il avait entendu au hasard d’une discussion de couloir, et c’était avant même de rencontrer la jeune fille pour la première fois. Il fouillait dans une grande penderie en bois massifs et finement décorer. Après avoir trouvait ce qu’il cherchait, c’est-à-dire une chemise dans un meilleurs état que la précédente, il se tourna vers Lelouch. Il le fixait et semblait noyé dans ses pensées. Méditait-il ce que Gilbert venait de lui dire ? Soudain, le jeune homme réalisa que sa tenue n’était pas des plus décentes. Surtout que sans même y penser, il avait laissé le petit prince voir les diverses cicatrices dont son corps était infligé. Ces héritages de la période sombre de sa vie, notamment très présente sur son dos, étaient bien moins visibles qu’auparavant et mis à part deux ou trois qui étaient le résultat de blessures plus graves que le reste, on ne distinguait guère plus que des traces blanchâtres à présent. Il se dépêcha néanmoins de se vêtir en s’efforçant de faire comme si de rien était.

Légèrement embarrassé, il s’appuya dos au ur en soupirant et commença à boutonner sa chemise, essayant de se rattraper pour tout à l’heure en continuant sur le sujet.


- Mais ce n’est rien. D’un coté ce n’est pas plus mal. Comme ça, elle fera tout pour m’éviter et elle arrêtera enfin ses minauderies. –Devant sa gêne, il se trompa d’emplacement pour les boutons, les décalant d’un cran mais ne le remarqua même pas- Je ne supporte pas les gens comme elle. Donc on peut dire qu’au final, ça m’aura presque rendu service.

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Un silence fugace se déposa dans la salle d’eau. Lelouch c’était relevé après avoir finit de nettoyer les plaies de son ami puis il enfila sa veste blanche, qu’il avait déposé un peu plus tôt sur un meuble. Gilbert observa un instant le bandage blanc qui entourait son bras blessé. Il répondit affirmativement, d’une voix dépourvue d’émotion, à la remarque que le prince venait de formuler il y à peu. Surpris, Lelouch écarquilla les yeux… avant qu’un sourire légèrement triste apparaisse sur son visage. L’espace d’un instant, son regard se détourna de son ami pour fixer un point connu de lui seul. Même si c’était blessant d’entendre la vérité, le jeune garçon était d’une certaine manière heureux. Nombre de personnes l’entourant lui auraient prouvé par tous les moyens que ce n’était point de sa faute. Ils auraient trouvé de fausses excuses dans le but de préserver ou du moins de se faire bien voir aux yeux du prince. Gilbert contrairement à tous ces hypocrites avait mis Lelouch face à la cruelle vérité. C’était mieux ainsi et Lelouch savait que son ami était une personne fiable. Si jamais l’héritier se perdait sur un chemin erroné, le jeune homme ne prendrait sûrement pas de gant pour le lui dire. C’était rassurant de savoir qu’il avait une sorte de garde fou à ses cotés. Il en aurait sans aucun doute besoin dans un futur proche. Les stratagèmes de la cours pouvait s’avérer dangereux... Lelouch était conscient que pour le moment il était préservé de l’influence négative de la cours...

~*~


Gilbert semblait être prisonnier de ses pensées, il faisait face à l’imposant miroir se trouvant dans la salle de bain. Il finit par ôter sa chemise qui avouons le était dans un état déplorable... tachée de sang et déchirer au niveau de la manche suite à l’intervention de Lelouch. Il laissa choir le morceau d’étoffe sur le sol, formant une masse informe blanche et rougeâtre. C’est à cet instant que le prince nota que le dos de son ami était parsemé d’étranges marques pour la plupart blanchâtres. Son étonnement surpassa son embarras de voir son ainé se dévêtir devant lui. Les marques ressemblaient à des cicatrices... leur couleur claire semblait indiquer qu’elles étaient là depuis de nombreuses années. Les sourcils légèrement froncés, Lelouch se demanda quand et comment Gilbert avait pu se blesser de la sorte. Est-ce un accident ?! Le jeune garçon détourna son regard, sentant qu’il avait vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir. Si un jour Gilbert voulait lui en parler, il l’écouterait patiemment... mais en aucun cas il le questionnerait de lui-même. Sans aucun préavis, le jeune homme se déplaça et instinctivement le jeune invité le suivit, guidé par sa voix. Lelouch apprit ainsi que Mathilda avait une sœur ainée... et que cette dernière avait été trompée par un noble britannien. Ainsi la haine de la jeune femme était plus ou moins justifiée. Du moins si les rumeurs qui circulaient au sein de la société aristocratique étaient vraies. La jeune demoiselle en voulait aux personnes de hauts rangs et en particulier à l’Empereur. Par conséquent elle avait pris pour cible une proie pour le moins facile... un des enfants du Souverain. Gilbert fouillait dans une penderie qui s’apparentait plus à une œuvre d’art par ses fines décorations, qu’à un simple meuble en bois massif. Lelouch quand à lui s’arrêta au milieu de la pièce, songeur.

* Pourquoi justice n’a pas été faite ?! Un crime est un crime... il se doit d’être puni même s’il a été commis par un membre de la noblesse. Au contraire ces derniers devraient montrer l’exemple. Il en va de même pour la famille Impériale... *


Lelouch ne comprenait pas comment son père avait pu laisser passer sous silence une telle affaire. Le Souverain du Saint Empire Britannien possédait les trois pouvoirs, par conséquent le pouvoir judicaire. Même si des juges et des tribunaux se chargeaient de toutes les procédures concernant les procès, c’était le Souverain qui donnait la décision définitive. Son rôle était de proclamer le verdict... parfois la sentence. Une pensée vient à l’esprit de Lelouch comme une lueur d’espoir. Peut-être était-ce le juge lui-même qui avait sauvé le noble ! La petite flamme qui venait d’apparaitre se trouva balayer par un vent violent. Son père aurait dû revenir sur la décision. Le jeune prince ne comprenait pas la décision de son père. Il l’avait toujours vu comme un homme droit et fier. Il pouvait se montrer impitoyable en publique, souvent ferme dans ses convictions... mais en privé, quand son emploi du temps le lui permettait il se rendait à la Villa Aries. Son visage si froid devenait soudain extrêmes doux. SI son père avait deux facettes peut-être y en avait-il une troisième. Celle d’un homme se complaisant dans le mensonge et l’hypocrisie.

~*~


Le regard de Lelouch était posé sur Gilbert mais il ne le voyait pas vraiment. Son esprit était trop accaparé par ses réflexions pour se rendre compte de ce qui l’entourait. Il avait même oublié où il se trouvait. Un léger soupire et plus particulièrement une voix familière le tira de ses sombres songes. Son regard terne redevint violet lumineux lorsqu’il localisa Gilbert adossé au mur. Ne prêtant pas grande attention à ce que son ami disait, Lelouch était concentré sur les gestes du fils Nightfield. Ce dernier boutonnait une jolie chemise finement tissée. Gilbert devait être dans les nuages car les boutons étaient décalés d’un cran. Le jeune prince essaya de se contenir face à la scène pour le moins comique : Gilbert avec un visage entre exaspération et sérieux revêtant une chemise mal boutonnée… Lelouch ne réussit pas à étouffer son amusement et il finit par rire aux éclats. Un rire enfantin aussi clair et doux que le son du cristal.

- Excuse-moi… C’est trop drôle ! – rire amusé – Gilbert… ta chemise… tu ne sais donc pas la boutonner correctement à ton âge ?!

Le jeune garçon essaya de se contrôler et de reprendre son sérieux. Cette tâche fut pour le moins ardue et fastidieuse... Se retournant pour ne plus voir l’objet de son amusement. Son regard se posa sur un grand lit baldaquin puis un secrétaire finement conçut et finalement sur un ensemble de meubles que l’on trouve habituellement dans une chambre... L’information mit quelques secondes avant de s’imprimer parfaitement dans l’esprit de Lelouch. Il se trouvait dans la chambre de Gilbert. C’était la première fois qu’il pénétrait dans cette pièce plutôt... intime du jeune homme. Le jeune prince venait de se souvenir qu’il avait suivit son ami et par conséquent qu’il n’avait en aucun cas demandé la permission de rentrer dans la pièce. C’était pour le moins impoli mais surtout gênant. La bouche légèrement ouverte fasse à la constatation embarrassante, il se retourna vers on ami, le visage légèrement empourpré. Lelouch ne savait tout bonnement plus ou se mettre. Devait-il sortir ? C’est timidement qu’il s’adressa à son ami.

- Tu as une très jolie chambre... et désolé d’être entré sans y avoir été invité. Décidemment ma conduite d’aujourd’hui est déplorable.

Lelouch laissa échapper un soupire, signe de son exaspération légèrement amusé fasse à son incapacité enfantine à respecter les protocoles. Il regarda à nouveau Gilbert, un sourire simple mais doux aux bords des lèvres. Ils ne leur restaient plus énormément de temps à passer ensemble mais au moins Lelouch aura eu la chance de passer un peu de temps avec son ami comme il l’avait souhaité en venant. Il avait même vu la chambre du fils Nightfield, ce qu’il se garderait bien de dire à ses deux jeunes sœurs aux risquent de provoquer leurs jalousies, notamment celle de Euphemia.

- Alors que fait-on maintenant ? Tu veux peut-être rejoindre tes parents ?

Lelouch n’avait pas particulièrement envie de retourner dans le jardin. La raison était simple et tenait en un nom : Mathilda. Mais si c’était le souhait de son ami de rejoindre la réception, le jeune garçon ne s’y opposerait pas…

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Jamais, ô grand jamais, Gilbert n'osait laisser ses émotions transparaitres. Le sourire lui montait rarement aux lèvres, et il ne montrait pas de larmes. C'était son leitmotiv, que d'apparaitre comme un jeune homme poli, bien élevé et parfait sous beaucoup de points. Il ne pouvait se permettre de décevoir ses parents, après tout.
Pourtant, malgré tout ses efforts, toutes ses résolutions, le rouge de la gêne s'était frayé un chemin sur ses joues. Il baissa les yeux sur sa chemise, défaisant une nouvelle fois les boutons. Il était moins confus de s’être trompé que d’être la cause du rire de son cadet. Comme le reste, Gilbert riait peu. En conséquence, il était bien mal à l’aise lorsqu’il était le sujet d’une plaisanterie. Souvent, les invités de ses parents en jouaient, se disant qu’il était tellement amusant et bienvenue de voir le jeune homme devenir soudain écarlate, bredouillant et maladroit. C’était un spectacle à la fois inattendu et apprécié, car le monde avait là la preuve que l’héritier des Nightfield n’était pas dénué de sentiments, et qu’il faisait simplement de son mieux pour agir comme l’adulte qu’il n’était pas encore. Généralement, dans ces moments-là, Gilbert se dépêchait de bafouiller en vitesse une excuse pleine de regrets avant de filer à l’étage, à l’abri des regards. Il se passait le visage sous l’eau froide en espérant vainement que la fraicheur ferait partir la rougeur de ses joues, puis il attendait calmement, en attendant qu’il ne se calme. Au passage, il cassait généralement un ou deux vases par maladresse.

Le problème actuel étant que pour le moment, Gilbert n’avait aucun endroit où se réfugier pour se dérober au regard de Lelouch. Fixant de son regard d’or le sol pour masquer un peu son visage, il marmonna des paroles incompréhensibles au commun des mortels. Des râleries mêlées à des excuses qui n’avaient pas vraiment lieux d’être, mais qu’il débitait par réflexe. Quelle honte pour lui cela pouvait être que de ne pas réussir à garder contenance. Pour être aussi gêné pour si peu, il fallait vraiment qu’il soit pitoyable pour les relations sociales. Peut-être était-ce pour cela que sa mère répétait dans un soupir faussement accablé que jamais son fils chéri ne trouverait femme à marier. Elle aimait le taquiner sur le sujet. Le jeune Nightfield avait peut-être apprit à séduire, à tenter, à manipuler, le pauvre était bien incapable de s’en sortir dans une relation quelconque et un tant soit peu sérieuse.

Jouant la carte de la mauvaise foi, il se contenta de reboutonner sa chemise – correctement cette fois – sans rien ajouter de plus. Il remarqua fugacement que son invité lui tournait à présent le dos, surement pour mieux calmer son fou rire, et honnêtement, c’était tant mieux. Il râla encore un peu pour la forme, lorsque la voix de Lelouch s’eleva à nouveau, plus calme, plus posé et surtout plus…. Moins…. Était-ce du malaise qu’il percevait dans cette question ? C’était comme si Lelouch venait de se rendre compte de l’endroit où il se tenait, subitement.
Gilbert n’en faisait pas grand cas. Il se fichait bien des gens présent dans sa chambre. Cette pièce, il ne la considérait pas spécialement comme un endroit personnel, ou comme un lieu à lui, lui appartenant. Il ne pouvait donc comprendre la soudaine timidité de son jeune ami. Aussi peu loquace que d’ordinaire, il se contenta d’hocher la tête en réponse à ce compliment tout simple sur élégance de l’endroit. Pourquoi faire plus ? Pourquoi se répandre en remerciements ? Ce lieux, ce manoir, ce domaine tout entier, tout ça était trop grand pour lui, trop luxueux. Il avait du mal à s’y sentir à sa place. Même s’il adorait ses parents plus que tout au monde, ici, ce n’était ce qu’il considérait comme son « chez lui ». Ce n’était pas son foyer.
Souvent, il se demandait si cette impression ne lui venait pas de son passé oublié. Ce passé perdu, ces quelques années de trou noir avant que Nathan, son père, ne le recueille.

- Si je n’avais pas voulu de toi içi, tu pense vraiment que je t’aurais laissé entrer sans rien dire ? Non, en fait, c’est plus que ça : Tu pense vraiment tu dois demander l’autorisation ? Je croyais que nous étions des « amis », non ? Depuis quand les amis doivent-ils suivre des protocoles ?

Point agressivité dans ses paroles. Comme d’accoutumée, il se contentait de dire ce qu’il pensait sans aucun ambages. Il se doutait que Lelouch tenait sa façon de parler de son rang. Il était un prince héritier, un fils de l’Empereur. Il ne pouvait se permettre de parler comme le premier vaurien venu. Pourtant, Gilbert se bornait à penser qu’une personne si jeune n’avait pas le droit d’avoir de si grandes responsabilités. C’était comme si Lelouch était privé d’enfance réelle. Ce qui sonnait pour lui comme la pire des punition que l’on puisse donner à un être humain.
Il repensa aux deux sœurs de Lelouch. Des princesses, bien évidemment. Pourtant, de ce qu’il en avait vu, elles semblaient bien plus libres et épanouies que leur frère.

Plus les secondes s’égrenaient et plus Gilbert réalisait pourquoi Lelouch se mettait en colère quand il s’adressait trop respectueusement à ce dernier. Il n’était qu’un enfant. Il avait besoin d’une personne le traitant comme tel. Il avait besoin d’être réprimandé, de recevoir des tapes affectueuses sur la tête et d’être considéré à sa juste valeur par quelqu’un. Et le fils Nightfield devait surement être le seul à pouvoir lui parler non pas comme s’il était un prince, non pas comme s’il était un noble, et encore moins comme s’il était un adulte, mais bien comme ce qu’il était : Un enfant que l’on avait obligé à grandir trop vite.

Après ce constat, il laissa le plus jeune parler, se contentant de tourner la tête en direction de la fenêtre. Il observait le jardin. De là, si on orientait le regard d’une certaine façon, on pouvait voir l’endroit où se déroulait la garden party. Tout le monde semblait s’amuser. Seule Mathilda, peau de nacre sous son grand chapeau d’un blanc immaculé, avait l’air de broyer du noir. La mère de Gilbert la couvait d’un regard désolé, ayant bien comprit que son fils n’était pas hors de cause à l’état de la jeune fille. Il la vit s’approcher d’elle avec douceur pour lui parler de tout et de rien. Bien sur, il ne pouvait entendre ce qui se disait, mais il connaissait sa mère, il savait qu’elle ne mettrait pas les pieds dans le plat. Elle n’avait pas envie de blesser les sentiments ou la fierté de quiconque.

Abandonnant ce spectacle, Gilbert s’arracha à la contemplation de cette scène pour se rapprocher de Lelouch. Non, il n’avait pas spécialement envie de retourner avec les invités. Il savait qu’un froid s’installerai à la seconde même où ils franchiraient le seuil du jardin. Mieux valait faire profil bas pour le moment et laisser les choses se tasser.

- Laisse tomber cette réception. Viens.

Pour la deuxième fois en un cours laps de temps, Gilbert attrapa la main de Lelouch pour l’entrainer ailleurs. Avec plus de douceur que la première fois cependant.
Il le fit traverser les longs couloirs de l’habitation, tous déserts pour l’occasion. L’ainé prenait soin de ne pas marcher trop vite, histoire d’éviter au plus jeune de devoir courir pour rester à sa hauteur. Il ne le lacha qu’au pied d’un petit escalier après s’être assuré qu’il le suivrait. Tendit qu’il montait les marches, Gilbert regardait droit devant lui.

- Tu sais – il laissa quelques secondes de silence s’installer avant de reprendre – Tu devrais arrêter de te forcer.

Pas la peine d’employer des mots trop soutenus avec moi. Pas la peine d’avoir l’air gêné à la moindre demande que tu me fais. Pas la peine de toujours jouer au petit prince. La noblesse est pourrie. Elle est veule et sale. Elle ne sert à rien. Pourquoi te borner à ressembler à tout ses aristocrates gras et adipeux ? Tu as le sang des rois en toi, celui des Justes, mais si tu continu dans cette voie, tu mourra pour rien. Tu aura gâché ta vie non pas au service du peuple, mais à celui de types obnubilés par le confort et la richesse. Cette existence n’est pas faite pour toi. Toi, tu es fais pour une vie libre, simple, sans contrainte. Tu es juste un pauvre petit oiseau dont on a coupé le bout des ailes.


Pourquoi ? Pourquoi était-il incapable de dire tout cela à voix haute ? Plus ils grimpaient et plus il savait qu’il n’arriverai jamais à dire tout ça. Ce qui était surement une grosse erreur.

Trois marches. Deux marches. Une marche. La porte s’ouvrit, libérant les tons rouge-orangés du soleil couchant, comme un flot de lumière. C’était trop tard.

Il mit le pied dehors, respirant à plein poumons. Il s’écarta pour laisser passer Lelouch, accordant un vague intérêt aux brides lointaines de conversations et aux rires cristallins que l’on entendait du jardin. Gilbert s’approcha d’un des bords du toit, celui juste en face de l’astre en train de laisser la place à la lune. Sans se retourner, il fit signe à Lelouch de le rejoindre à ses cotés. Il espérait que jamais il n’oublierait ce spectacle.

- Arrête de te forcer à être ce que tu n’es pas.

Sa voix douce avait été presque inaudible.

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